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Les filles, clés de la prospérité des pays en développement (ONU)

20 octobre 2016, 08:37

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Les filles, clés de la prospérité des pays en développement (ONU)

Les pays en développement ne pourront prospérer que s'ils améliorent les conditions des filles, dont le potentiel est trop souvent gâché, selon le rapport annuel du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) publié jeudi.

Si elles ont moins de chances que les garçons d'achever leur scolarité, les filles courent un plus grand risque d'être victimes de mariages forcés et de mutilations génitales ou d'être concernées par le travail des enfants.

Au contraire, si elles sont soutenues dès l'enfance, ces mêmes filles deviendront de précieux moteurs du développement économique de leur pays, souligne le fonds onusien dans son rapport sur «l'état de la population mondiale».

«Dans certaines régions du monde, une fille de dix ans, à l'aube de son adolescence, voit des possibilités infinies s'ouvrir à elle et commence à faire des choix qui influenceront son éducation et, plus tard, sa vie personnelle et professionnelle», explique Babatunde Osotimehin, directeur exécutif de l'UNFPA.

«Dans d'autres endroits du monde, en revanche, les perspectives d'une fille de dix ans sont limitées. Alors qu'elle entre dans la puberté, ses proches, les figures de sa communauté, les normes sociales et culturelles, les institutions et les lois discriminatoires se dressent en travers de son chemin», pointe-t-il. 

Preuve de ce potentiel gâché, les pays en développement -- où vivent 90% des filles de 10 ans -- engrangeraient un «dividende» de 21 milliards de dollars (19 milliards d'euros) par an si elles achevaient toutes leurs études secondaires, estime le fonds onusien.

L'UNFPA cite les pays arabes et d'Afrique subsaharienne -- où vivent 70% des filles âgées de 10 ans -- comme des mauvais élèves en termes de scolarisation des filles, notamment dans le secondaire. En tout, «16 millions de filles âgées de 6 à 11 ans n'iront jamais à l'école», soit deux fois plus que les garçons, notent les auteurs du rapport.

Risque de violence

Parmi les solutions avancées pour mettre fin à ces inégalités, l'UNFPA propose de verser de l'argent aux familles s'engageant à scolariser leurs filles et de mettre à disposition de ces dernières des bicyclettes pour se rendre à l'école. L'UNFPA souligne par ailleurs que l'absence de sanitaires dans certaines écoles peut dissuader des écolières de s'y rendre en période de règles.

«Pour les filles de dix ans, l'enjeu consiste à potentiellement tripler ce qu'elles gagneront sur toute une vie. Pour chaque société dans laquelle elles évoluent, c'est la réduction de la pauvreté qui est en jeu», affirme le rapport, qui plaide pour l'instauration d'un âge minimum au mariage (18 ans) afin d'éviter que les adolescentes ne quittent l'école après s'être mariées.

«Dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, les filles de ce groupe d'âge ont cinq fois plus de risques d'être infectées que les garçons» par le virus du sida, note par ailleurs l'étude, appelant à une meilleure éducation à la sexualité.

Les auteurs regrettent que les filles soient «exposées au risque de violence pratiquement partout: chez elles, lorsqu'elles vont chercher de l'eau ou ramasser du bois, sur le chemin de l'école ou du marché, et même en classe».

«Si les filles de dix ans ne constituent pas une priorité, dans 15 ans, nous ne pourrons que constater que nous avons encore une fois échoué envers une nouvelle génération de filles, et (...) aucune excuse ne pourra justifier notre échec», concluent-ils.