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Adoption: de famille d’accueil à parents à part entière

12 octobre 2016, 21:15

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Adoption: de famille d’accueil à parents à part entière

Constat : sur les 570 enfants se trouvant dans des shelters, seuls 57 sont placés dans 48 familles d’accueil. Afin de changer la donne et augmenter le nombre de familles d’accueil, le ministère de l’Égalité des genres et du Développement de l’enfant a lancé, lundi, une campagne visant à promouvoir le foster care.

Reste à savoir si les Mauriciens sont prêts à accueillir des enfants qui ne sont pas les leurs. L’express est allé à la rencontre du couple Thevenau, qui a accueilli chez lui deux enfants, avant de les adopter.

Patricia et Vincent Thevenau, tous deux quinquagénaires, ont procédé à l’adoption plénière (NdlR, adoption qui rompt tous les liens entre l’enfant et ses parents biologiques) d’un second enfant la semaine dernière.

Marié depuis 22 ans, le couple ne peut pas avoir d’enfant. Il décide alors d’avoir recours à l’adoption. C’était il y a huit ans. Il se tourne vers la Child Development Unit (CDU) et se rend compte «qu’il y a une étape à franchir avant de pouvoir avoir recours à l’adoption plénière. On devait d’abord devenir une famille d’accueil».

Ainsi, à la crèche de Quatre-Bornes, le couple est présenté à Sarah, âgée de deux ans. C’est le coup de foudre. Patricia et Vincent Thevenau entament alors des démarches en vue d’accueillir la fillette chez eux. Deux ans après, ils ont enfin la possibilité de lui donner leur nom de famille. «Sarah est au courant de son adoption. Lorsqu’elle fréquentait l’école maternelle, elle voyait des femmes enceintes qui accompagnaient leurs enfants. Elle m’a alors demandé si elle est sortie de mon ventre. Et dans un langage simple, je lui ai dit la vérité», raconte Patricia Thevenau.

Quelques années plus tard, Sarah exprime le souhait d’avoir un frère ou une sœur. Patricia et Vincent Thevenau écrivent alors à la CDU. Direction la crèche de Quatre-Bornes, une nouvelle fois. Là-bas, ils font la connaissance de Ryan, alors âgé de 2 ans. «On a eu l’occasion de rencontrer la mère biologique de l’enfant. Ça fait du bien de savoir que cette dernière est à l’aise avec l’adoption de son fils», confie Patricia Thevenau.

Le couple a par la suite procédé à l’adoption plénière de Ryan, aujourd’hui âgé de 4 ans. «On est une famille comme les autres. Qu’on soit des parents biologiques ou pas, il n’y a pas de plus grande joie que d’entendre un enfant vous appeler maman ou papa. Ou encore de l’entendre vous dire qu’il vous aime», affirme le couple Thevenau. Il encourage d’autres familles à lui emboîter le pas.

Qu’est-ce que le «foster care» ?

<p>Le <em>&laquo;foster care&raquo;</em>, c&rsquo;est accueillir temporairement chez soi un enfant ou plus, qui avait été placé dans un <em>&laquo;shelter&raquo;</em> par la CDU, après avoir été victime de négligence, d&rsquo;abus ou d&rsquo;abandon. Selon les <em>Child Protection</em> (Foster Care) (Amendment) Regulations 2005, sont éligibles les célibataires, les personnes mariées et les couples.</p>

 

Formule retravaillée

<p>Le nombre de foyers d&rsquo;accueil à Maurice est insuffisant. En vue d&rsquo;augmenter le réseau de familles d&rsquo;accueil, le ministère de l&rsquo;Égalité des&nbsp;genres, du Développement de l&rsquo;enfant et du Bien-être familial a retravaillé la formule de manière à ce que les formalités de candidature soient sujettes à une <em>&laquo;fast track&raquo;</em>. Cela, tout en veillant au respect des critères. Un service d&rsquo;aide téléphonique, le 187, est en outre opérationnel de 9 heures à 16 heures. Il devrait bientôt être disponible sur une base 24/7.</p>