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Tours: une exposition dédiée à Saint Martin, le plus international des saints français
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Tours: une exposition dédiée à Saint Martin, le plus international des saints français
Saint Martin est sans doute le plus international des saints français : pour le 1700e anniversaire de sa naissance, le musée des Beaux-Arts de Tours lui consacre une exposition démontrant l’extraordinaire postérité de celui qui a été son évêque au IVe siècle.
Jusqu’au 8 janvier 2017, environ 120 oeuvres - manuscrits, peintures, objets d’art, reliquaires, vitraux, tapisseries, dessins, estampes, sculptures, mobilier archéologique - sont présentées sous le titre : «Martin de Tours : le rayonnement de la cité», à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance en 316 à Sabaria, en Pannonie (à l’ouest de l’actuelle Hongrie).
Martin de Tours est notamment vénéré comme le symbole du partage et de la charité, après avoir fendu d’un coup d’épée son manteau d’officier romain, qu’il était alors encore, pour en offrir la moitié à un mendiant d’Amiens. Cette scène est omniprésente dans l’iconographie qui lui est consacrée, et bien sûr dans l’exposition de Tours.
Elle s’ouvre sur un précieux exemplaire manuscrit et enluminé de la «Vita sancti Martini», un récit hagiographique écrit, de son vivant, par Sulpice Sévère, l’un de ses disciples. Cette «vie de saint Martin» s’est très vite révélée un formidable outil de propagande à l’origine du culte dédié à l’évêque de Tours.
Signe du succès, plus de 270.000 Français ont pour patronyme le nom de ce saint né de parents païens et décédé en Touraine en 397. En France, 400 communes portent son nom, et 3.678 paroisses lui sont dédiées. De même, 362 églises ou chapelles lui sont consacrées en Belgique, 163 en Grande-Bretagne, 100 en Hongrie, 75 aux Pays-Bas…
«martinopole»
En dehors du continent européen, Martin est même le saint patron de Buenos Aires, dont le pape François a été l’archevêque.
En donnant son nom au moine schismatique Martin Luther, il a aussi assuré sa postérité dans la chrétienté protestante, et notamment en Allemagne et jusqu’aux États-Unis, où sont nom fut porté par le pasteur Martin Luther King, à la tête du mouvement pour les droits civiques des Noirs américains.
Dès son vivant, l’évêque de Tours attira vers sa ville de nombreux disciples. A partir du Ve siècle, les fidèles affluent pour se recueillir sur son tombeau, but du troisième pèlerinage de la chrétienté de l’époque, après Rome et Jérusalem.
Cette vénération donnera naissance à une véritable «martinopole» -un complexe urbain fait de sanctuaires, de monastères et de structures d’accueil des pèlerins- partiellement reconstituée en 3D pour l’exposition.
L’engouement des pèlerins pour saint Martin s’essoufflera cependant au XVIe siècle. Il faudra attendre 1860 et la redécouverte du tombeau pour retrouver un vif renouveau, dominé par le thème de la charité qui, de vertu chrétienne, devient préoccupation sociale.
Le plus célèbre des pèlerins modernes est certainement le pape Jean Paul II, qui vint célébrer en septembre 1996 à Tours le XVIe centenaire de la mort de Martin.
«Martin de Tours : le rayonnement de la cité». Musée des Beaux-Arts de Tours site internet : Musée des Beaux-Arts de Tours
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