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Trump aborde son deuxième débat avec Clinton sur fond de controverses

9 octobre 2016, 20:30

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Trump aborde son deuxième débat avec Clinton sur fond de controverses

Il ne reste plus qu’une trentaine de jours avant la présidentielle américaine. Ce lundi 10 octobre, à cinq heures du matin, heure de Maurice, Donald Trump et Hillary Clinton s’affronteront au cours d’un deuxième débat qui prend un nouvel intérêt suivant la révélation, par le Washington Post vendredi, de commentaires grossiers et sexistes proférés par le magnat de l’immobilier en 2005. Ces propos ont conduit le candidat républicain, qui n’est pas à sa première controverse sur des remarques désobligeantes faites sur des femmes, à s’excuser. Malgré cela, il a vu fondre ses soutiens, y compris dans son propre camp. Le débat s’annonce d’autant plus critique pour le milliardaire qu’il a été donné perdant après sa première confrontation avec la candidate démocrate, le 26 septembre.

Ce débat télévisé aura lieu à l’université Washington de St. Louis, dans le Missouri. Il sera diffusé en direct sur les grandes chaînes des Etats-Unis. Au vu de cette dernière controverse dont il fait l’objet, Donald Trump se retrouve en mauvaise posture avant même le début de cet exercice de communication, crucial pour qui veut accéder à la Maison Blanche.

«I did try and f--- her»

Dans la vidéo obtenue par The Washington Post, Donald Trump affirme : «I moved on her, and I failed. I’ll admit it (…) I did try and f--- her. She was married.» Au moment où l’enregistrement a été réalisé, il était lui-même marié à sa troisième femme, Melania. «Quand t’es une star, elles te laissent faire. Tu peux tout faire», a-t-il ajouté en parlant de sa façon de conquérir les femmes et en utilisant un mot très cru pour le sexe féminin.

Suivant ces révélations et les critiques acerbes de leaders républicains qui ont suivi, le candidat s’est excusé dans une vidéo. «I said it, I was wrong, and I apologize.» Toutefois, il a qualifié les révélations de «distraction from the issues we are facing today». Il est passé à l’offensive en déclarant que ses mots étaient bien différents des mots et actions de Bill Clinton, accusant ce dernier d’avoir abusé de femmes. Samedi, il a retweeté un message d’une femme qui avait soutenu en 1999 avoir été violée en 1978 par le président Clinton.

Toutefois, Donald Trump lui-même est assimilé à un agresseur sexuel en raison justement de ces enregistrements, signale The Washington Post. «What Trump described in these tapes amounts to sexual assault», affirme Dawn Laguens, Executive Vice President du Planned Parenthood Action Fund qui avait soutenu Clinton. «Hitting on married women? Condoning assault? Such vile degradations demean our wives and daughters and corrupt America’s face to the world», a renchéri Mitt Romney, un ancien candidat présidentiel et détracteur de Donald Trump.

Des républicains le lâchent

Outre Mitt Romney, de grands noms chez les républicains ont annoncé samedi qu’ils ne voteraient plus pour le milliardaire. Parmi eux figurent John McCain, également ancien candidat à la Maison Blanche, Arnold Schwarzenegger, ancien acteur et ex-gouverneur de Californie, ou encore l’ancienne secrétaire d’Etat Condoleezza Rice. Le président républicain de la Chambre des représentants Paul Ryan s’est, lui, dit «écoeuré» par les propos de Donald Trump, rapporte l’agence AFP.

Même son colistier, Mike Pence, a pris ses distances. «Je ne peux pas défendre» les déclarations du candidat investi par le parti, a justifié Mike Pence, en saluant toutefois le fait que le magnat de l’immobilier ait présenté des excuses.

Melania Trump, l’épouse du milliardaire, a, elle, demandé aux Américains d’excuser son mari pour ses propos qui, selon elle, ne représentent pas qui est réellement Donald Trump.

Opinion défavorable des femmes

C’est dans un tel contexte que Donald Trump essaiera de convaincre les Américains, lors du débat, de voter pour lui. La vidéo de 2005 «est un couteau planté dans le coeur de Trump, au débat il est certain qu’on va lui poser la question», analyse Larry Sabato, politologue de l’Université de Virginie. «Trump ne perdra aucune voix au sein de sa base électorale, ils s’en fichent, dit cet expert. Mais Trump ne parviendra pas à élargir sa base de soutien

Donald Trump accumule les remarques déplacées sur les femmes. Un exemple parmi tant d’autres, le 28 août 2012, il disait «Arianna Huffington est laide, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Je comprends tout à fait que son ex-mari l’ait quittée pour un homme – il a pris la bonne décision Selon un sondage Reuters/Ipsos effectué début mars, la moitié des femmes aux Etats-Unis ont une opinion «très défavorable» de Donald Trump, contre 36 % des sondés masculins. Du coup, le site d’informations 20minutes.fr se demandait, dans un article publié le 31 mars et mis à jour le 19 août si le discours sexiste de Donald Trump pouvait lui coûter la présidence. Une question qui est encore plus d’actualité désormais.