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Chômage: incursion dans le quotidien des sans revenus fixes

6 octobre 2016, 22:15

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Chômage: incursion dans le quotidien des sans revenus fixes

43 100 chômeurs étaient recensés à Maurice à fin juin 2016. Parmi eux, des pères de famille, des femmes, des jeunes diplômés… Certains d’entre eux ont accepté de nous parler de leur quotidien et leur difficulté à trouver un travail à plein-temps.

Bruno Lisette, 31 ans, est arrivé à Maurice, il y a environ deux ans. Aujourd’hui installé à Tranquebar, ce Rodriguais a exercé comme maçon pendant un certain temps. Mais il a dû renoncer à ce métier il y a trois mois à cause d’une allergie au ciment. «Depuis, je fais de petits boulots. Je peux gagner Rs 200 à Rs 300 par jour.» S’il indique pouvoir nourrir sa famille, les fins de mois sont loin d’être faciles. «Comme je n’ai pas de revenus fixes, je dois parfois dépendre de mes beaux-parents», souligne Bruno Lisette, qui vit d’ailleurs chez eux. Sa compagne ne travaille pas car elle doit s’occuper de leur bébé d’un an et demi.

Le jeune homme ne baisse pas les bras et continue à frapper à toutes les portes. Mais le fait qu’il ne détient qu’un Certificate of Primary Education complique quelque peu sa tâche. «Malgré mes demandes, les employeurs ne me rappellent pas.»

Beehary Deedarally, un habitant de Vallée-Pitot âgé de 24 ans, est, lui, à la recherche d’un emploi depuis un an. Il dit avoir envoyé sa candidature à différents établissements, privés comme publics, en vain. «Les employeurs ont une mauvaise perception de Vallée-Pitot.» Il ajoute que sans backing, il est difficile de trouver un travail convenable.

En attendant, le jeune homme, formé au Mauritius Institute of Training and Development, cumule les petits boulots. La situation est d’autant plus compliquée que les parents de Beehary Deedarally sont retraités et que son frère aîné est aussi au chômage…

Jean-Paul L’Enclume, 27 ans, un habitant de cité Borstal, Grande-Rivière-Nord-Ouest, désespère également de ne pas voir la lumière au bout du tunnel. Ayant fait des études en électronique, il souhaite obtenir un poste dans ce domaine. Mais ses nombreuses demandes sont restées sans réponse. «Or, certaines personnes sont recrutées avant même que l’annonce ne paraisse», s’indigne-t-il, dénonçant le système de backing, surtout dans le secteur public. Pour subvenir à ses besoins, il donne entre-temps un coup de main à sa belle-mère qui cultive et vend des légumes.