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Doris Sullivan: «Déconnectées, nous serons toujours à la traîne»

4 octobre 2016, 16:00

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Doris Sullivan: «Déconnectées, nous serons toujours à la traîne»

Women in Tech et Girls in Tech, deux organisations présentes sur le continent africain, débarquent à Maurice le 7 octobre. Ces mouvements regroupent des femmes évoluant dans le monde de la technologie. Qu’en pensent les professionnelles du secteur ? La parole à Doris Sullivan, directrice de Blueworld Technology.

Que pensez-vous du lancement à Maurice des réseaux africains «Women in Tech» et «Girls in Tech» ?
C’est une bonne nouvelle. Ces réseaux sont très respectés et nous aurons certainement l’opportunité d’échanger des idées avec des femmes venant d’Afrique et du monde entier. Il est important de renforcer la visibilité des professionnelles dans les secteurs STEM (Science-Technology-Engineering- Maths) afin d’inspirer davantage de jeunes filles à s’intéresser à ces métiers.

Est-ce qu’il existe une parité homme-femme dans ce secteur, que ce soit à Maurice ou ailleurs ?
Nous sommes au 21e siècle, le monde a évolué. Chaque individu est libre d’exercer dans le domaine qui lui plaît et je ne pense pas que ce soit un secteur dédié uniquement aux hommes ou aux femmes. Néanmoins, il n’y a pas de parité réelle. Ce manque d’égalité ne provient  pas d’une société patriarcale, mais plutôt du fait que le nombre d’étudiantes s’orientant vers des métiers technologiques est inférieur au nombre d’étudiants masculins.

Selon vous, quelle est la place de la femme mauricienne dans le monde de la technologie ?
On se penche aujourd’hui sur les femmes qui sont dans l’univers de la technologie, secteur d’activité où elles sont encore minoritaires. Selon moi, la Mauricienne a tout à apporter au monde de la technologie, ayant l’innovation, le savoir et la passion dans ce qu’elle entreprend. Si on lui en donne les moyens, elle sera l’avenir de la technologie.

Pensez-vous que ce secteur soit facilement accessible aux femmes ?
La technologie connecte le monde entier et est complètement impartiale et non-discriminatoire. La femme n’est plus limitée par ses capacités physiques. Ayant les mêmes accès qu’un homme, elle n’a pas de contraintes supplémentaires. Mais si les femmes s’intéressent à ce secteur, il reste encore beaucoup de progrès à faire. À travers la technologie, de plus en plus de femmes sont connectées, ce qui est une force. Déconnectées, nous serons toujours à la traîne.

Mis à part des postes comme «Graphic designer», quels sont les nouveaux créneaux que les femmes doivent privilégier dans le secteur des technologies ?
Quand on parle d’un métier ayant trait avec la technologie, c’est vrai que nous pensons évidemment au Graphic designer. Mais grâce à mon expérience, je peux dire qu’il y a d’autres horizons à explorer. Il y a, par exemple, la rétro-conception qui est la modélisation virtuelle d’un objet physique. Dans mon domaine, on fait de la modélisation numérique pour des voitures, des avions, des hélicoptères ou des pièces mécaniques. On peut aller aussi vers le design de flacons de parfum, de moules de chocolat et de coques de téléphone, entre autres.

«...toute femme est libre d’atteindre les plus hauts sommets, surtout si elle s’en donne les moyens.»

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Qu’est-ce qui peut décourager une femme à vouloir intégrer ce secteur, d’après vous ? Peut-elle gravir les échelons facilement ?
Le secteur technologique est souvent catégorisé comme un milieu dédié aux hommes. Pour une femme, cette image sexiste peut l’influencer dans sa décision et la freiner à faire carrière. De plus, ce secteur étant tout nouveau, elle peut ne pas vouloir prendre de risques et rester sur ses acquis. Néanmoins, si elle est motivée et fait preuve d’initiatives, toute femme est libre d’atteindre les plus hauts sommets, surtout si elle s’en donne les moyens.

Il y a pas mal de femmes qui évoluent dans ce domaine à Maurice, mais pourtant lors des manifestations liées à la technologie, nous voyons plus d’hommes. Pourquoi les femmes ne sont-elles pas assez visibles ?
C’est vrai que certaines femmes restent dans l’ombre mais cela commence à changer. Avec le lancement des réseaux Women in Tech et Girls in Tech, j’espère que l’on découvrira des role models, notamment des technopreneurs femmes.