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Que sont-ils devenus ? : «Soodhun est une catastrophe», dit Cehl Meeah

1 octobre 2016, 20:15

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Que sont-ils devenus ? : «Soodhun est une catastrophe», dit Cehl Meeah

«Je suis convaincu d’avoir été créé pour accomplir une mission.» Une phrase qui revient comme un leitmotiv dans la bouche du leader du FSM.

Ancien député de la circonscription n°3 (Port-Louis maritime–Port-Louis Est), Cehl Meeah dirige actuellement un collège baptisé Dar-Ul-Maarif, que fréquentent 700 jeunes. C’est à son bureau, à Eau- Coulée, qu’il nous reçoit.

Entre les appels téléphoniques incessants et la signature des Report Books des élèves, il veut bien se confier. «Je me suis engagé à être au service du peuple, sincèrement et honnêtement, pour le plaisir exclusif de Dieu.» Le peuple mauricien a, depuis 1990, trouvé en lui un «soulagement» à travers son combat «contre la misère», soutient-il.

Ancien élève du collège Royal de Port-Louis, il est très vite transféré au collège John Kennedy – à l’époque où les Saoud Lallmohamed, Devanand Ritoo et Joe Lesjongard étaient ses camarades de classe. Sa vocation première : la spiritualité. Il dit ne pas être d’accord avec le fait qu’on puisse séparer la spiritualité des activités professionnelles et politiques.

«Selon moi, pour être un homme complet (...) il faut que l’on soit convaincu que l’on est redevable envers le tribunal supérieur de Dieu.» Défenseur du Best Loser System, il soutient que même s’il se dévoue au monde éducatif, il continue à suivre l’actualité politique.

Ce qui lui fait dire que ce qui se passe actuellement dans le pays est la «plus grande déception de tous les temps». «Après deux ans au pouvoir (NdlR, l’alliance Lepep), le pays n’a pas bougé d’un iota», dit-il. S’il souligne que son parti, le Front solidarité mauricien (FSM), a choisi volontairement de rester en retrait depuis que l’alliance Lepep a pris le pouvoir, cela ne va pas durer longtemps. «C’est l’expression de notre sagesse.»

Cehl Meeah est père de trois enfants. Ces derniers fréquentent le même établissement qu’il dirige. L’ancien député, résidant à la rue Hassen Sakir, à Plaine-Verte, soutient que si l’on considère des rapports émanant des postes de police de Plaine-Verte et de Vallée-Pitot, l’on peut constater que la région est devenue l’une des plus sécurisées et tranquilles, ces dix dernières années à Maurice.

«Le FSM a lutté contre le trafic de drogue et la misère. Nous avons ouvert des cellules dans des quartiers chauds. Les habitants de Plaine-Verte et de Vallée-Pitot ont trouvé en nous une lumière, une protection et un bouclier.»

S’il n’a pas été élu aux dernières élections générales, Cehl Meeah se dit confiant, aujourd’hui, que les habitants de Plaine-Verte ont concédé leur erreur. «Je ne reproche à personne de n’avoir pas voté pour moi.»

Il avoue continuer à recevoir des gens qui sont en difficulté. «Nous avons un fonds charitable pour les soulager. Personne ne retourne bredouille lorsqu’il vient demander de l’aide à Cehl Meeah», assure-t-il. Ce fonds est financé par ses membres répartis aux quatre coins du pays.

Commentant l’actualité, il martèle qu’aussi longtemps que la politique se mêlera des affaires religieuses, il y aura des erreurs, parfois beaucoup plus graves que l’organisation du hadj. Pour lui, le Centre culturel islamique n’a pas le droit moral et juridique d’organiser le pèlerinage du hadj. Il doit simplement agir comme facilitateur car il s’agit là de nominés politiques.

D’autre part, ajoute-t-il, de nombreuses personnes estiment que Showkutally Soodhun, le vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres, est une «catastrophe pour ce gouvernement». «Je considère que Pravind Jugnauth ne pourra pas garder ShowkutallySoodhun s’il veut être un bon Premier ministre. Ses coreligionnaires ne voient pas en lui un représentant digne à l’Assemblée nationale.» Pour lui, le vice-Premier ministre a failli à la gestion des dossiers du hadj et de la fièvre aphteuse et il continue à parler de l’ouverture d’une ambassade en Arabie saoudite alors que tel ne serait toujours pas le cas.

Cehl Meeah a été candidat pour la première fois dans l’arrondissement n°3, aux élections législatives de 1991. Il avait recueilli 2 700 voix dans ce qui était alors considéré comme un bastion du MMM. Il a ensuite été candidat à l’élection partielle en remplacement de Cassam Uteem, qui avait démissionné de ses fonctions ministérielles pour devenir président de la République. Même si Cehl Meeah a comptabilisé 4 200 voix, il s’est fait battre par le candidat de l’alliance MSM-MMM.

À sa troisième participation électorale, en 1995, son parti, le FSM, a obtenu un siège de Best Loser en la personne de l’imam Beeharry, alors que l’alliance PTr-MMM remportait haut la main les élections générales avec un 60-0. L’année suivante, pour la première fois, le FSM fait élire deux candidats lors des élections municipales. «La marée verte avait envahi la capitale dans l’arrondissement n°4. Raffick Chataroo et moi avons été élus conseillers municipaux.»

En l’an 2000, Cehl Meeah est incarcéré pendant trois ans dans le sillage de la fusillade à la rue Gorah- Issac. «On m’avait arrêté car j’avais soi-disant donné des instructions pour commettre un crime. Ce qui est faux. J’ai bénéficié d’un non-lieu. J’ai été libéré le 6 novembre 2003.» Il qualifie son élection dans l’arrondissement n°4 d’historique puisqu’il n’avait pu mener campagne sur le terrain. «J’étais en prison. Je suis le seul Mauricien à avoir été élu en étant emprisonné.»

Issu d’une famille «très religieuse», Cehl Meeah raconte que ses grands-pères maternel et paternel ont été des imams pendant 40 ans. Il dit avoir enseigné le Coran depuis l’âge de 11 ans dans plusieurs institutions à Port-Louis. Quatre ans plus tard, il décide de dispenser des cours dans plusieurs écoles au niveau national.

Son parcours

<p>1991 : Première participation aux législatives<br />
	1996 : Élu conseiller municipal<br />
	2000 : Élu conseiller municipal en prison<br />
	2010 : Député de la circonscription n&deg;3<br />
	2014 : Candidat battu aux élections générales</p>