Publicité

La Chine s’apprête à créer le numéro deux mondial de l’acier

20 septembre 2016, 14:13

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La Chine s’apprête à créer le numéro deux mondial de l’acier

 

La Chine pourrait annoncer dès cette semaine la création du deuxième groupe mondial d’acier, derrière le géant ArcerlorMittal, en regroupant deux de ses plus gros producteurs, au moment où le secteur fait face à une crise de surproduction, ont rapporté les médias chinois.

Le numéro deux chinois, Baosteel, basé à Shanghai, va absorber son concurrent Wuhan Iron and Steel Group, dont le siège est à Wuhan (centre), selon China Business News, qui précise que le gouvernement chinois s’apprête à donner son feu vert définitif à la fusion.

Les deux groupes, qui occupent respectivement les cinquième et onzième rang mondial en termes de capacités de production, avaient déjà annoncé fin juin leur intention de se rapprocher.

La capacité de production cumulée du nouveau groupe, baptisé «Baowu», est de 60,7 millions de tonnes, selon les chiffres 2015 de l’Association mondiale de l’acier.

Il prendra ainsi la deuxième place mondiale derrière ArcelorMittal.

La Chine produit environ la moitié de l’acier mondial, mais ses aciéries, minées par le vif ralentissement économique du pays, ploient sous de colossales surcapacités de production, estimées à plusieurs centaines de millions de tonnes.

Elles écoulent donc sur les marchés étrangers une partie de leurs excédents, provoquant un plongeon des prix mondiaux et faisant boire la tasse aux sidérurgistes asiatiques, européens et américains.

Face aux critiques de ses partenaires commerciaux, Pékin a promis de réduire ses capacités de 100 à 150 millions de tonnes -- sur un total de 1,2 milliard de tonnes -- d’ici 2020.

Témoin de ces difficultés, Baosteel a enregistré en 2015 un plongeon de 83% de son bénéfice net, à 1 milliard de yuans (150 millions de dollars). Wuhan Steel a quant à lui perdu 7,5 milliards de yuans l’an passé, contre un bénéfice net de 1,3 milliard de yuans en 2014.

La concentration de la sidérurgie chinoise n’en est qu’à ses débuts, observe l’analyste Chen Bingkun, du cabinet Minmetals and Jingyi Futures.

Une autre restructuration est d’ores et déjà annoncée dans la province du Liaoning (nord-est) entre les numéros sept et 21 du classement mondial: respectivement Ansteel et Benxi Steel Group, selon le site internet Shanghai Securities News.

Ces regroupements vont dans le sens de la réduction des capacités de production, selon des analystes.

«La Chine tente de réduire sa production d’acier et la restructuration du secteur est un moyen d’y parvenir», souligne M. Chen. «Quand ces géants se rapprocheront d’une situation de monopole, ils commenceront à réduire leur production», prévoit-il.

Mais pour Qin Jiawei, du cabinet Xinhu Futures, cette concentration ne donnera pas aux producteurs chinois l’avantage sur leurs grands concurrents étrangers, notamment en ce qui concerne le haut de gamme.

«Les aciers haut de gamme produits en Chine ne sont pas compétitifs à l’international. Ce n’est pas la taille du groupe qui compte. On ne peut pas changer le marché mondial de l’acier juste en additionnant» des capacités de production, souligne-t-il.