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Le suspect des attaques de New York et du New Jersey arrêté

19 septembre 2016, 23:47

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Le suspect des attaques de New York et du New Jersey arrêté

 

La police américaine a interpellé, lundi, le principal suspect d'attentats à New York et dans le New Jersey ce week-end, un Américain d'origine afghane, qui renforce l'hypothèse d'attaques d'inspiration islamiste.

Ahmad Khan Rahami, 28 ans, résidant tout près de New York, à Elizabeth, dans le New Jersey, a été arrêté dans une ville voisine, après une fusillade avec les forces de l'ordre.

«Nous avons désormais toutes les raisons de penser que l'attaque», qui a fait 29 blessés, était bien «un acte de terrorisme», a déclaré le maire de New York, Bill de Blasio, après l'arrestation.

Il a précisé qu'«aucun autre individu n'était recherché» pour l'attentat de New York et un agent du FBI a affirmé ne disposer à ce stade d'«aucune information» sur une cellule terroriste «opérationnelle». 

Des images de la chaîne ABC tournées peu après l'arrestation à Linden, montrent un jeune homme barbu, étendu sur un brancard avec une plaie au bras, avant d'être porté dans une ambulance entourée de véhicules de police. 

Selon une responsable locale, il a été opéré après avoir été blessé «au moins à la jambe». Deux policiers ont également été blessés dans la fusillade.

Peu d'informations ont filtré jusqu'ici sur son passé ou ses motivations, même si l'hypothèse d'une inspiration islamiste n'a cessé de gagner du terrain ces dernières heures.

Le maire d'Elizabeth, Chris Bollwage, a souligné qu'il n'était «pas sur le radar» de la police locale, mais que sa famille avait eu maille à partir avec la mairie pour une histoire d'horaires d'ouverture du restaurant familial.

Les Rahami avaient accusé la mairie La ville de sentiments anti-musulmans, ce qu'a démenti M. Bollwage.

Ahmad Khan Rahami est soupçonné à la fois pour l'explosion survenue, samedi soir, dans le quartier très animé de Chelsea, à Manhattan, et pour la bombe artisanale placée sur le parcours d'une course à pied organisée par les US Marines, samedi matin, à Seaside Park, une ville côtière du New Jersey située à une centaine de kilomètres d'Elizabeth.

Cette bombe n'a pas fait de victimes, le départ de la course ayant été retardé.

D'autres engins artisanaux, qui n'ont pas explosé, ont été retrouvés ce week-end: un tout près du site de l'explosion à Manhattan une cocotte minute avec téléphone et fils électriques similaire à celle de Chelsea et d'autres dans le New Jersey, dont l'un dans l'une des gares proches de l'aéroport de Newark, situé près d'Elizabeth.

En revanche, les autorités n'ont trouvé à ce stade «aucun lien» entre ces attentats et celui perpétré dans un centre commercial du Minnesota samedi, selon le président Barack Obama. Un étudiant d'origine somalienne y a blessé huit personnes à l'arme blanche.

Même si cette seule attaque du Minnesota a été revendiquée par l'organisation Etat islamique, l'évolution rapide de l'enquête à New York et dans le New Jersey pointe de plus en plus la piste islamiste.

Alors que le pays vient de marquer le 15e anniversaire du 11-Septembre, elle ravive la crainte de nouveaux attentats meurtriers après ceux d'Orlando (juin 2016, 49 morts, revendiquée par l'EI) et de San Bernardino (décembre 2015, 14 morts, non revendiquée), en pleine campagne présidentielle américaine. 

«Les New Yorkais doivent se rendre compte que c'est maintenant le monde dans lequel  nous vivons, cela se passe partout sur la planète, dans des petites villes, des grandes villes...», a prévenu le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo.

Les extrémistes «essaient de blesser des innocents mais ils essaient aussi de nous faire peur à tous. Et de changer notre façon de vivre pour saper nos valeurs. Donc même si nous devons être vigilants et offensifs pour empêcher ces actes insensés et faire en sorte de retrouver leurs auteurs pour les juger, nous avons tous un rôle à jouer pour ne pas succomber à la peur», a déclaré de son côté Barack Obama.

Les candidats à la présidentielle, la démocrate Hillary Clinton et le candidat républicain Donald Trump, se sont immédiatement saisis des dernières informations pour s'attaquer mutuellement.

«Nous allons devoir être très durs», a réagi Donald Trump, qui a fait de l'angoisse sécuritaire un point fort de sa campagne. 

«Nous avons été faibles, notre pays a été faible. Nous avons laissé entrer des dizaines de milliers de personnes», a-t-il ajouté, inscrivant une fois encore la montée du groupe Etat islamique au bilan de Barack Obama et de son ancienne secrétaire d'Etat, Hillary Clinton.

A l'inverse, Mme Clinton a vanté son expérience et cherché à rassurer les Américains.

«Je suis la seule à avoir été associée à des décisions difficiles» visant à éliminer les terroristes, a-t-elle déclaré.

«Surtout, je veux dire aux Américains, soyons vigilants, n'ayons pas peur. Nous avons affronté des menaces dans le passé. Je sais que nous ferons face à ce nouveau danger avec le même courage et la même vigilance», a-t-elle insisté, dénonçant la démagogie de son adversaire.