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Fièvre aphteuse : «Toutes mes bêtes sont mortes…»

17 septembre 2016, 12:15

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Fièvre aphteuse : «Toutes mes bêtes sont mortes…»

Il y a environ un mois, Mamode Beekhory avait une trentaine d’animaux. Aujourd’hui, ses enclos, situés à Cité-la-Cure, sont vides… Quand la fièvre aphteuse s’est propagée dans cette région, deux de ses taureaux sont morts. Les autorités ont alors abattu toutes ses bêtes.

«Elles sont toutes mortes. J’avais 13 vaches qui étaient pleines. Elles m’auraient permis d’agrandir mon troupeau», soupire Mamode Beekhory, agent de sécurité, mais qui fait de l’élevage depuis 12 ans. «Cela me permettait de joindre les deux bouts. Je dois payer les études de mon fils qui est à l’université et il y a les dépenses de tous les jours. J’ai déjà dû puiser dans la compensation reçue.»

D’autres éleveurs sont dans la même situation que lui. Les animaux de son voisin, David Appadoo, âgé de 17 ans, ont aussi été tués. «J’avais une vache, un taureau et un petit. D’habitude, quand la vache était pleine, je vendais l’un des bœufs pour me faire un peu d’argent», dit l’adolescent.

Même constat chez Ziyad Assenally. Ancien marchand ambulant, il a tout investi dans un troupeau. Il a perdu une trentaine de bœufs et de cabris. Mais il se veut optimiste. «J’achèterai d’autres bêtes. Pas que des bœufs, des cabris aussi

En effet, les trois n’envisagent pas de faire autre chose, malgré les difficultés. «Je prends soin des bêtes depuis que je suis tout petit, je ne me vois pas faire autre chose», déclare David Appadoo.

Mais où opéreront-ils ? Mamode Beekhory indique que ses animaux morts ont été enterrés à quelques pas de ses enclos. Il ne sait pas si l’endroit peut être utilisé à nouveau. «Je sais qu’il y a d’autres terrains libres. Si le ministère me laisse en faire usage, je pourrai reprendre mon élevage. Il me faut la permission assez vite. Les compensations reçues ne vont pas durer éternellement

Du côté du ministère, on indique que les animaux abattus ont été enterrés selon les normes, à plus de dix mètres de profondeur et ont été recouverts de chaux. Les terrains ne pourront servir de pâturage pour le moment, devant être laissés en friche pendant au moins cinq ans. Il y a, en effet, un risque de contamination.