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Geeantee Toory : «La maman qui s’adonne à une activité physique partage ses expériences positives avec la famille»

16 septembre 2016, 11:46

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Geeantee Toory : «La maman qui s’adonne à une activité physique partage ses expériences positives avec la famille»

La Commission nationale du Sport féminin (CNSF) fêtera ses vingt-cinq ans d’existence l’année prochaine. Un quart de siècle bientôt durant lequel elle a œuvré afin que la femme mauricienne prenne conscience de l’importance de pratiquer une activité physique régulière. Si beaucoup a été fait, beaucoup reste encore à faire. Geeantee Toory, présidente de cette instance, veut redoubler d’efforts car après deux décennies de sensibilisation, seulement 10% de femmes ont donné la place qu’elles méritent aux activités physiques.

Vingt-quatre ans d’existence déjà, le sigle est devenu familier. Mais qu’est-ce au juste que la CNSF ? Quel est son rôle ? Quelle est sa mission ?

La CNSF, comme  son nom l’indique, est la Commission nationale du Sport féminin. Son rôle est de promouvoir le sport de masse, à travers les activités physiques, pour les filles, à partir de 15 ans, et les femmes dans toute l’île. La CNSF organise des activités à travers l’île grâce à ses dix branches qui couvrent tout le pays.

Les dix branches présentes dans les régions opèrent-elles toutes de la même façon ? Ou ont-elles chacune un mode de fonctionnement qui leur est propre ?

Les dix branches de la CNSF n’opèrent pas de la même façon car chacune travaille à son propre rythme, d’après les besoins des dames de la région. Toutes oeuvrent à un même but qui est de motiver les dames et de les emmener vers la pratique d’une activité physique. Elles organisent des activités dans leurs régions avec l’aide de la CNSF.

Combien de licenciées compte la CNSF ? Quelles sont les tranches d’âge concernées ?

Actuellement, la CNSF propose de la natation, des cours d’aquagym, d’aqua-zumba, de yoga, de taichi, de Line Dancing, d’aérobic et de step. 3 500 femmes, de 15 ans à plus de 80 ans, nagent dans les piscines à Serge-Alfred, Le Pavillon, Mare-d'Albert, Calebasses et Rivière-du-Rempart. 1 000 dames participent régulièrement aux différentes activités proposées par la CNSF telles que l’aérobic, la zumba, le taichi, le yoga, la Line Dancing et le badminton.

Les activités se font dans tous les centres de jeunesse et tous les centres communautaires.

Les efforts que vous déployez concernent-ils Rodrigues également ?

Il existe une branche de la CNSF à Rodrigues qui a été très active dans le passé. Il nous faut consolider ces liens et le conseil d’administration de la CNSF compte collaborer davantage avec cette branche rodriguaise car nous avons aussi beaucoup à apprendre de nos sœurs rodriguaises au sujet de la mobilisation et de la motivation.

Comment est-ce que la CNSF s’organise pour atteindre un maximum de femmes et leur faire prendre conscience de l’absolue nécessité de consacrer du temps aux activités physiques ?

Nous organisons chaque mois une activité dans différentes régions de l’île afin de pouvoir toucher le maximum de dames et leur faire prendre conscience de l’importance de l’activité physique. Nous dispensons des cours pour les coaches à travers le programme Training for Trainers. Nous organisons aussi des causeries régulièrement sur l’importance des activités physiques. Nous organisons des journées portes ouvertes dans les régions où la CNSF n’est pas très connue.

Quelles sont les activités justement que propose l’instance que vous présidez ? Quel est le calendrier établi ?

Les activités que la CNSF organise annuellement sont : les Fitness & Wellness Activities, le Brain Fitness en fait aussi partie, des randonnées, la journée sportive, le gala de natation, les activités régionales, les Family Beach Games, la Journée Portes Ouvertes, le programme Training for Trainers, et l’Info Talk pour les jeunes filles et les dames.

La CNSF participe aussi aux différentes activités proposées par d’autres organisations telles que celles organisées par le Comité olympique mauricien, le ministère de la Santé et de la Qualité de la vie, le ministère de l’Egalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille et d’autres institutions qui ont besoin de notre aide.

Nous travaillons aussi avec le ministère de l’Education et d’autres institutions scolaires et universitaires afin d’encourager la promotion des jeunes filles dans tous les domaines de l’activité sportive et physique.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la femme mauricienne durant les vingt-cinq dernières années ?

La CNSF a vécu une longue  histoire en ce qui concerne l’évolution de la femme dans le sport-loisirs. Il y a vingt-cinq ans, c’était difficile pour les femmes de sortir de la maison et d’aller faire une activité physique, leur rôle était plus de rester à la maison, s’occuper de la famille et des tâches ménagères.

Avez-vous le sentiment que la CNSF est parvenue, durant ses vingt-quatre années d’existence, à influer sur les habitudes des Mauriciennes ?

Oui, la CNSF a grandement contribué à influer sur leurs habitudes en leur faisant comprendre l’importance de l’activité physique dans la vie de tous les jours. La maman qui s’adonne à une activité physique partage ses expériences positives avec la famille. Par exemple, bien manger, faire des exercices etc. pour une meilleure santé et une meilleure qualité de vie.

La CNSF a fait comprendre à la femme mauricienne que le sport peut apporter une contribution positive à la société : il favorise le respect mutuel, la tolérance et la compréhension, quels que soient l’âge, l’origine ethnique, la religion et la condition sociale.

La femme mauricienne devient-elle plus consciente de ce qu’elle mange, de la quantité et de la qualité de la nourriture consommée, de l’importance de brûler ces calories ingurgitées ?

De nos jours, de plus en plus de femmes sont conscientes qu’une activité physique régulière contribue à prévenir beaucoup de  maladies. Cela les aide également à contrôler leur poids pour se maintenir en bonne santé. Elles sont plus exposées aux informations concernant la bonne alimentation.

La CNSF parvient-elle à combattre la sédentarité, ce problème de santé publique mondiale?

C’est un problème qui doit être combattu à plusieurs niveaux par plusieurs organisations. La CNSF apporte sa contribution à travers des campagnes de sensibilisation et en allant vers les dames pour leur offrir les cours où l’activité physique est mise en valeur.

Le travail de conscientisation sur l’importance de pratiquer une activité physique régulière doit-il se poursuivre au même rythme ? Doit-il être entrepris de façon plus prononcée ?

Il faut que ce soit plus prononcé surtout dans les régions où la CNSF est toujours inconnue. Il le faut aussi car après deux décennies de sensibilisation, seulement 10% de femmes s’adonnent à une activité physique régulièrement dans le pays.

La CNSF fête ses vingt-cinq ans d’existence l’année prochaine. Travaillez-vous déjà sur le programme des festivités ?

Oui, nous avons  une équipe qui y travaille. On veut que cet anniversaire soit célébré pour illustrer le parcours de la femme mauricienne dans le milieu sportif de même que dans celui du sport loisir. Nous voulons que la CNSF soit plus reconnue aux niveaux régional, continental et international.

Quel message souhaitez-vous passer à cette occasion ?

Nous voulons faire savoir que la CNSF est au service de la Mauricienne. Elle veut voir des mamans en bonne santé car si la maman va bien, c’est la famille qui en profite.

Amener plus de femmes encore à pratiquer une activité physique ? Augmenter le nombre d’activités proposées ?

Cela est déjà en train de se faire, les jeunes filles et les dames viennent de plus en plus nombreuses dans nos activités. Notre objectif est d’augmenter le nombre de dames d’au moins 5% chaque année, ce qui demande un travail colossal.

«Quand on a la santé, on a tout. Quand on n’a pas la santé, on n’a rien.»

Est-il toujours d’importance capitale de faire prendre conscience aux femmes qu’elles tirent de nombreux avantages pour leur santé d’un style de vie actif ?

La santé n’a pas de prix. Quand on a la santé, on a tout. Quand on n’a pas la santé, on n’a rien. Nul autre que la maman en est plus consciente. La CNSF cible les mamans davantage pour tous les cours car il est particulièrement important de faire prendre conscience des avantages de pratiquer une activité physique. Cela aide à promouvoir leur bonne santé mentale et physique. La CNSF veut aussi cibler les femmes au travail.

La CNSF a été mise en place par le ministère de la Jeunesse et des Sports en octobre 1992. Elle vise à sensibiliser les jeunes filles et les femmes sur les avantages de la pratique des sports. Elle offre également une série d’activités destinées à encourager la participation dans une atmosphère conviviale.

La CNSF est considérée comme une pionnière dans la région Afrique par AWISA (African Women in Sport Association) pour la promotion de l’activité physique pour les filles et les femmes à travers l’île et dans la région de l’océan Indien.

Portrait: Entre le social et le sport

Geeantee Toory, 51 ans, est présidente de la CNSF depuis juin 2015. Veuve, mère de trois filles, elle est gérante d’une librairie. Elle est très active au niveau social, plus qu’elle ne l’est dans le monde sportif.

Journée omnisports de la CNSF le 30 juin dernier au stade Maryse-Justin.
Journée omnisports de la CNSF le 30 juin dernier au stade Maryse-Justin.
Journée omnisports de la CNSF le 30 juin dernier au stade Maryse-Justin.
Journée omnisports de la CNSF le 30 juin dernier au stade Maryse-Justin.