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L’avocate de Dawood Rawat: «Mon client est victime d’une fatwa initiée par l’État mauricien»

11 septembre 2016, 20:23

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L’avocate de Dawood Rawat: «Mon client est victime d’une fatwa initiée par l’État mauricien»

 

En milieu de semaine, on a reçu un appel téléphonique de l’avocate de Dawood Rawat, Delphine Meillet. Son client, selon elle, souhaitait «s’exprimer». Mais pas sur tous les sujets, visiblement. Puisque la plupart des questions envoyées par mail, précisons-le, sont restées sans réponse…

Votre coup de fil nous a surpris, d’autant plus que votre client a poursuivi La Sentinelle, notamment, en justice. Que nous vaut cet honneur ?

Depuis avril 2015, date de la nationalisation de la Bramer Bank et la dissolution du groupe BAI, Dawood Rawat est victime d’une vindicte lancée contre lui pour ne pas dire d’une fatwa initiée par l’État mauricien.

Il était temps, un an et demi plus tard, de faire un point sur les procédures juridiques que mon client a engagées, notamment en ce qui concerne celle en arbitrage international et les procédures judiciaires contre les médias mauriciens et français.

À ce propos, suivant les articles qui ont été publiés l’année dernière sur son affaire et sur lui-même, il a décidé d’engager des poursuites judiciaires contre les médias qui le mettaient en cause dans le seul but de porter atteinte à son honneur et à sa considération.

Il a choisi de prendre des actions contre des médias français et mauriciens. D’ailleurs, de nombreuses audiences de procédures se sont déjà tenues devant les juridictions françaises. M. Rawat a notamment fait le choix de se focaliser sur certaines procédures judiciaires en particulier.

Pour info, en France, le ministère public soutient M. Rawat dans ses poursuites. Car, en août dernier, il a rendu un réquisitoire définitif aux fins de renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris contre le magazine Challenge pour répondre de l’infraction de diffamation publique au préjudice de M. Rawat.

Dawood Rawat poursuit aussi l’État mauricien. Où en sont les choses ?

La procédure arbitrale est lancée depuis mai dernier. Nous en sommes au stade des demandes de mesures provisoires ; nous avons, entre autres, demandé la levée du gel des comptes de M. Rawat et des mesures prises contre sa famille à Maurice. Puis, viendront l’examen des questions de compétences et celui des questions de fond.

Mon client a fait le choix de recourir à une juridicition arbitrale pour parvenir à rendre justice et pour obtenir une solution réellement en droit, au lieu d’avoir recours à des institutions judiciaires mauriciennes, dont on doute de l’impartialité. La mission de cette juridiction arbitrale est de statuer sur la responsabilité de l’État mauricien concernant les conditions qui ont mené à exproprier M. Rawat de BAI.

Nous précisons que si Dawood Rawat ne pensait pas que tout ce qui a été raconté sur lui était pure calomnie, notamment qu’il avait réalisé un Ponzi, il n’aurait jamais pris l’initiative d’attaquer l’État mauricien. C’est lui qui attaque Maurice et non l’inverse. Devant la juridiction arbitrale, il va falloir que Maurice se défende et apporte des preuves pour justifier ses actes.

D’ailleurs, Dawood Rawat est même surpris que l’État mauricien ose contester la compétence de la juridiction arbitrale au profit de la juridiction mauricienne. S’il est l’escroc que prétend l’État mauricien, celui-ci devrait au contraire être satisfait d’avoir une juridiction totalement impartiale pour juger de cette affaire. S’il n’a rien à craindre, pourquoi conteste-t-il la compétence de la juridiction arbitrale ? On peut légitimement s’interroger sur ses motivations.

Vous nous excuserez de ne pas vous demander de vos nouvelles mais celles de votre client. Comment se porte-t-il ?

Il vit une vie de retraite ici, à Paris.

Le rapport de nTan Corporate Advisory Pte Ltd dit que Dawood Rawat a été le principal bénéficiaire des transferts frauduleux de Rs 17 milliards et qu’un milliard a atterri directement dans ses poches… Qu’en pense votre client ?

On attend que le rapport soit rendu public et on verra à ce moment-là.