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Décès de domestiques à Hong Kong: manifestation contre le lavage de carreaux

4 septembre 2016, 15:31

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Décès de domestiques à Hong Kong: manifestation contre le lavage de carreaux

 

Des domestiques employées à Hong Kong ont défilé, dimanche, dans l'ex-colonie britannique pour protester contre une série de décès survenus dans les hautes tours de la ville alors que les victimes tentaient de laver les vitres.

Environ 300.000 domestiques, pour la plupart originaires des Philippines et d'Indonésie, travaillent à Hong Kong et les défenseurs des droits de l'homme s'inquiètent de leurs conditions de vie à la suite d'affaires d'abus.

La manifestation de dimanche a été organisée pour protester contre le dernier décès en date, celui d'une Philippine de 35 ans, tombée le mois dernier de la fenêtre alors qu'elle nettoyait les vitres de l'appartement de son employeur.

Selon les organisateurs de la manifestation, il s'agit du troisième décès dans de telles circonstances depuis le début de l'année dans la ville connue pour ses gratte-ciel imposants.

Les manifestantes demandent au gouvernement d'interdire aux employeurs de les obliger à nettoyer l'extérieur des vitres.

Des centaines de "helpers" comme elles sont connues à Hong Kong ont défilé dans le centre de la ville aux cris de "Nous sommes des travailleuses, pas des esclaves".

"Pour nous, c'est dur de dire non à notre employeur quand il nous demande de nettoyer les carreaux, mais ça fait peur", a déclaré à l'AFP Dolores Balladares, porte-parole de l'Organe de coordination des migrants asiatiques.

"Il est grand temps que le gouvernement protège les travailleuses". 

Waen Takruerat, une employée de maison thaïlandaise de 42 ans, a raconté que la majorité de ses collègues étaient contraintes à nettoyer les vitres, dedans comme dehors. "Cela fait peur, c'est dangereux et j'ai dit à mon patron que je ne pouvait pas le faire".

Le sort réservé à certaines employées de maison dans l'ancienne colonie revenue en 1997 dans le giron de la Chine a été mis en lumière par l'affaire Erwiana Sulistyaningsih, une domestique indonésienne réduite en esclavage par sa patronne hongkongaise.

La jeune femme était devenue le visage de cette minorité silencieuse sans laquelle Hong Kong ne fonctionnerait pas.

Son employeuse, Law Wan-tung, avait été condamnée en février 2015 à six ans de prison.

Les militants des droits de l'homme cherchent depuis longtemps à obtenir des réformes, y compris la fin de l'obligation pour les domestiques étrangères de vivre chez leur employeur.

Ils veulent aussi supprimer la règle qui stipule qu'une domestique n'ait que deux semaines pour trouver un nouvel employeur en cas de démission.

Pour l'instant, le gouvernement n'a donné aucun signe qu'il ait entendu ces messages.