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SME Development Scheme: les jeunes hésitent à se jeter à l’eau

24 août 2016, 22:22

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SME Development Scheme: les jeunes hésitent à se jeter à l’eau

Il avait été présenté comme un programme révolutionnaire pour les petites et moyennes entreprises (PME). Le SME Development Scheme a été lancé il y a six mois par le ministère de l’Activité économique, de l’entreprise et des coopératives et celui des Finances. Seul programme alliant accompagnement et financement dédiés aux start-up, il avait pour double objectif d’aider à créer une nouvelle génération d’entrepreneurs dans des secteurs émergents comme l’aquaculture, les énergies vertes, l’agriculture biologique ou encore l’artisanat. Or, ces filières font encore peur.

Pour le Managing Director de la Small and Medium Enterprise Development Authority (SMEDA), Phalraj Servansingh, les jeunes sont toujours un peu hésitants à se jeter à l’eau, et cela, bien que plusieurs facilités aient été mises à la disposition des aspirants entrepreneurs. «C’est la première fois qu’un gouvernement réserve un scheme aux jeunes, l’idée étant de leur ouvrir le chemin afin qu’ils puissent développer leurs projets. Mais pour l’heure, on note qu’ils sont toujours un peu hésitants à lancer leur propre entreprise», déplore-t-il.

Initiatives pour sensibiliser les entrepreneurs en herbe

Pourtant, des initiatives ont été prises pour sensibiliser les entrepreneurs en herbe aux avantages qu’offre le SME Development Scheme (voir plus bas), et ce, dans différentes régions. Bhimsen Abacousnac, Chief Operating Officer de MyBiz, la one-stop-shop de la SMEDA qui délivre des SME Development Certificates, partage cet avis et note au passage que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Plus de 50 % des SME Development Certificates délivrés par MyBiz concernent le secteur manufacturier.

L’aquaculture et les énergies vertes sont quant à elles délaissées. «Nous avons bien reçu quelques demandes au niveau de l’aquaculture ou encore des énergies vertes, mais les dossiers sont souvent mal ficelés et comportent des lacunes», dit Phalraj Servansingh. Un seul projet d’aquaculture a reçu sa letter of intent.

Expertise et argent

Qu’est-ce qui explique ce manque d’engouement des jeunes pour les nouveaux secteurs ? Pour Amar Deerpalsingh, président de la fédération des PME, l’aquaculture, par exemple, est une filière très pointue qui requiert une bonne expertise et un investissement important, deux conditions qui feraient défaut aux entrepreneurs locaux, surtout les jeunes. «Il faudrait se tourner vers des partenariats stratégiques avec des entreprises étrangères qui ont de l’expérience dans le domaine.»

Pour les énergies vertes, analyse notre interlocuteur, le retour sur investissement constituerait le principal frein. L’entreprise peut en effet mettre une dizaine d’années à devenir profitable, ce qui peut représenter un fardeau pour une start-up.

Promouvoir le networking

Marie-Noëlle Elissac-Foy, cofondatrice de Smart Moves for Entrepreneurs, plateforme d’échange et de formation pour les entrepreneurs, se dit assez surprise d’entendre que les jeunes se montrent timides face à l’entrepreneuriat. «Lors du Salon des Entreprises qui s’est tenu en mai dernier, plusieurs jeunes entrepreneurs sont venus à notre rencontre. Je pense que cela démontre qu’il y a une lacune au niveau des facilités proposées aux PME», soutient-elle.

Pour Marie-Noëlle Elissac-Foy, il faudrait mettre en place des sessions d’explications techniques tout en promouvant le networking. De plus, elle estime que le gouvernement devrait aussi travailler de concert avec les différentes plateformes et associations de PME pour mieux sensibiliser les entrepreneurs aux opportunités qui existent dans les nouvelles filières.

 

Le SME Development Scheme en bref

<p style="text-align:center">- Prêt à 3 % sans garantie</p>

<p style="text-align:center">- Subvention ne dépassant pas Rs 10 000 pour une étude de faisabilité</p>

<p style="text-align:center">- Secteurs obligatoires pour être éligible au SME Development Scheme : le secteur manufacturier, l&rsquo;artisanat, l&rsquo;aquaculture, les énergies vertes, les TIC et l&rsquo;agribusiness (notamment l&rsquo;agriculture biologique).</p>