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Cadeaux aux centenaires: «Je veux un dentier»

21 août 2016, 19:00

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Cadeaux aux centenaires: «Je veux un dentier»

Ils avaient droit à un téléphone «spécial» ainsi qu’à un chèque de Rs 10 000, entre autres. Désormais, ceux qui atteignent l’âge vénérable de 100 ans recevront plus d’argent ainsi que d’autres «surprises», qu’ils pourront choisir eux-mêmes. L’annonce a été faite par la ministre de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, mercredi. Mais qu’est-ce qui ferait vraiment plaisir à nos aînés ?

 Fazila Daureeawoo a affirmé que depuis juin, les centenaires peuvent choisir les cadeaux qu’ils souhaitent recevoir pour leur anniversaire. Du moment que le montant ne dépasse pas les Rs 5 000… Ils ont également droit à un chèque de Rs 21 200. Sans compter les Rs 10 000 offertes par le National Solidarity Fund, sous l’égide du ministère et l’incontournable téléphone, la médaille, le gâteau, la bouteille de champagne sans alcool, le bouquet ainsi qu’un certificat. Qu’en pensent les principaux concernés ?

Raymond Antalika, 103 ans, ne se souvient pas des cadeaux qu’il a reçus du gouvernement. «Cela fait quand même trois ans», dit-il en riant. Son fils Mario, 50 ans, se rappelle quant à lui, que le centenaire avait reçu un téléphone fixe et une «certaine» somme. Si le téléphone est utilisé, l’argent est resté intact. «On lui donne tout ce dont il en a besoin», précise le cadet de cette famille de neuf enfants…

D’accord, mais maintenant qu’il est possible de choisir ses cadeaux, qu’est-ce qui ferait plaisir à nos «gran dimounn» pour leurs 100 ans ? «Enn bon résanz linz ek enn ti lasenn pu mo met enn méday bondyé ladan. Ena létan pu mo gagn 100 ans mé samem mo tia kontan», affirme Coomaridebi Ramful, 83 ans. Cette pensionnaire du Gayasingh Ashram, à Port-Louis, entend par-là un sari blanc. Attention, mais pas n’importe lequel. «Séki bien zoli, pa grosyé-grosyé. Si ena ti fler gri ou nwar, pa fer nanyé mé pa kouler», souligne l’octogénaire. Que ferait-elle de l’argent ? Le donner à un couvent. «Mo pou donn ban dimounn ki parey kouma mwa, maléré, ki viv dan kouvan», poursuit Coomaridebi Ramful.

«Il fallait un changement. Il fallait que l’on prenne en considération ce que veulent vraiment nos centenaires au lieu de leur offrir des cadeaux dont ils n’ont que faire

Un peu plus loin, l’on rencontre Marie Lydie Denise Bouquet. Moins bavarde, cette pensionnaire du Gayasingh Ashram, toujours, est quant à elle âgée de 85 ans. Ce qu’elle aimerait recevoir pour son anniversaire ? Des vêtements, elle aussi. «Une robe bleu ciel», souligne-t-elle. Ainsi qu’un bracelet. Une employée du couvent laisse entendre que la vieille dame aime prendre bien soin d’elle. En témoigne, le vernis rose qui recouvre ses ongles. Preuve s’il en faut qu’il n’y a pas d’âge pour être coquette.

Cap ensuite sur le Krishnanand Seva Ashram, à Calebasses. On y fait la connaissance de Moganasamy Appavoo, 83 ans. Même s’il affirme qu’il a neuf ans de plus. Qu’importe, il est l’un des plus anciens pensionnaires de l’ashram, si l’on en croit ses dires. D’où son souhait d’avoir sa propre statue, que l’on érigerait dans l’enceinte de l’hospice… Mais ce qu’il souhaite par-dessus tout, c’est la santé. «Si ena sa, kapav manz dipin rasi viv. Je n’ai besoin de rien en tant que tel du gouvernement, mais j’accepterai ce qu’il me donnera», déclare-t-il. Et puis Moganasamy Appavoo compte se payer un dentier flambant neuf. «Ce sera un souvenir. En tout cas, je ne m’offrirai pas de dents en or car on va me les voler…»

Sinon, qu’est-ce qui a motivé la décision de la ministre de la Sécurité sociale ? «Il fallait un changement. Il fallait que l’on prenne en considération ce que veulent vraiment nos centenaires, au lieu de leur offrir des cadeaux dont ils n’ont que faire», affirme Fazila Daureeawoo. Et comment recense-t-on les centenaires ? Comment savoir ce qu’ils  veulent ? «Nous nous basons sur les registres disponibles puisqu’ils touchent une pension. Pour savoir ce qu’ils souhaitent recevoir, on s’y prend deux mois environ à l’avance, il y a un travail qui se fait en amont

Et, hormis les vêtements et des dentiers, quels sont les cadeaux les plus demandés par nos aînés ? Des appareils pour mesurer la tension artérielle et des bouilloires, entre autres.