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JO-2016 - La légende Phelps au sommet de son art, les Etats-Unis triomphent

10 août 2016, 12:14

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JO-2016 - La légende Phelps au sommet de son art, les Etats-Unis triomphent

 

Les légendes ne déçoivent jamais. Michael Phelps a conquis mardi à Rio ses 24e et 25e médailles olympiques -ses 20e et 21e en or- sur le 200 m papillon et le 4X200 m, un exploit invraisemblable avec lequel il a entraîné dans son sillage une délégation américaine triomphante.

A 31 ans, Phelps s'alignait d'abord pour un premier titre individuel à Rio sur l'une de ses distances de prédilection, remportée déjà à deux reprises aux JO (2004, 2008). Impérial dès sa troisième longueur, le «Kid de Baltimore» s'est imposé en 1 min 53 sec 36/100 devant le Japonais Masato Sakai, médaillé d'argent, et le Hongrois Tamas Kenderesi, qui a pris le bronze.

Cette épreuve du 200 m papillon lui tenait particulièrement à coeur. C'est sur la distance qu'il s'est qualifié pour ses premiers JO en 2000 et a battu son premier record du monde, en 2001, à l'âge de 15 ans. Depuis, il a amélioré cette marque à huit reprises.

Il est aussi le premier nageur à remporter quatre médailles olympiques dans la même épreuve individuelle.

L'Américain s'offrit un première hymne, les yeux humides, le regard partagé entre fierté de la victoire et concentration, déjà, pour ce qui allait venir. Il monta dans les tribunes pour embrasser, sa mère, sa femme et son tout jeune fils dans une piscine chavirée par l'émotion.

Puis bis repetita, évidemment. Victoire indiscutable et sans suspense des Etats-Unis au relais 4X200, avec un Phelps au firmament en dernier relayeur, devant la Grande-Bretagne et le Japon. Phelps compte désormais 25 médailles olympiques au total, dont 21 d'or, record absolu tous sports confondus.

«L'autre nuit, je discutais avec Bob Bowman (son entraîneur) et il y a un truc qui m'est venu en tête: Ca fait un sacré paquet de médailles ! On a quand même beaucoup de médailles. C'est juste irréel», s'est amusé Michael Phelps devant la presse, à... une heure du matin.

Biles, la belle histoire

Pour que la fête soit complète, la légende dispose de son avatar féminin, Katie Ledecky, qui avait déjà empoché deux médailles depuis le début des jeux (or sur 400 m libre avec record du monde à la clé, et argent sur le relais 4x100 m).

Elle n'a certes pas le palmarès de Phelps mais n'a que 19 ans. Et elle a poursuivi mardi sa quête sur 200 m nage libre, en dominant la Suédoise Sarah Sjostrom, déjà sacrée sur 100 m papillon, et l'Australienne Emma McKeon.

Egalement médaillée d'argent du 4x100 m libre à Rio, l'Américaine peut légitimement envisager de faire le triplé 200-400-800 m, exploit qui n'a plus été réalisé aux JO depuis 1968. Elle est en effet championne olympique en titre du 800 m, distance dont elle détient les dix meilleures performances de tous les temps, toutes réalisées ces deux dernières années.

De quoi ne laisser à ses adversaires que quelques miettes et un solide complexe d'infériorité avant même de se mettre à l'eau.

Sur le 200 m quatre nages, la Hongroise Katainka Hosszu a montré qu'elle n'était pas rassasiée non plus: déjà titrée sur 400 m 4 nages samedi et sur 100 m dos deux jours plus tard, elle l'a emporté devant la Britannique Sioobhan-Marie O'Connor et l'Américaine Maya Dirado.

Mais hors des bassins, c'est encore une autre Américaine qui a entamé une moisson tout aussi dévastatrice: Simone Biles a remporté la finale par équipes de gymnastique avec les Etats-Unis, devant la Russie et la Chine. Les Américaines sont invaincues dans les tournois par équipes (JO et Mondiaux) depuis cinq ans.

Biles (1,45 m), déjà détentrice d'un record de dix sacres mondiaux, a jeté les bases d'un couronnement olympique qui pourrait s'orner au total de cinq titres.

La voix puissante de Michael Johnson

Pourtant, son enfance ne la prédestinait guère à un tel destin. Sa mère se perd dans l'alcool. Simone Biles et ses trois frères et soeur sont placés en famille d'accueil, avant que la future prodige soit recueillie par ses grands parents maternels.

Elle découvre ensuite la gym et, à l'âge de 8 ans, rencontre Aimée Borman, qui l'entraîne toujours depuis. Jusqu'au titre olympique de mardi.

Ces belles histoires américaines sont venues clore une journée plutôt mal débutée dans les relents nauséabonds du dopage.

«Sun Yang, il pisse violet !», avait notamment lancé le nageur français Camille Lacourt, qui n'avait pas du tout apprécié de voir gagner lundi sur 200 m libre le Chinois, contrôlé positif en 2014. Phelps s'était pour sa part dit «triste» que des athlètes contrôlés positifs aient «quand même l'occasion de nager aux jeux Olympiques».

Que faire face aux ex-dopés ? Une voix puissante s'est mêlée au débat mardi. «J'aimerais bien qu'ils (le CIO) disent qu'un athlète, même suspendu une seule fois pour dopage, ou même avec une seule infraction de dopage, ne puisse pas participer aux Jeux», a déclaré à l'AFP l'ex-athlète Michael Johnson, l'octuple champion du monde du 200 et 400 m.

Le président du CIO Thomas Bach s'est dit pour sa part favorable à la mise hors-Jeux de tout athlète pris dans des "affaires graves" de dopage, a déclaré son porte-parole Mark Adams. Tout en soulignant qu'une décision définitive serait conditionnée par de complexes considérations légales.