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Community Shield: Ranieri et Mourinho, comme on se retrouve...

7 août 2016, 11:07

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Community Shield: Ranieri et Mourinho, comme on se retrouve...

 

Leur rivalité est née en Italie, puis a trouvé son prolongement en Angleterre, avec un épilogue douloureux pour Mourinho la saison dernière, viré de Chelsea après une défaite face à Leicester, le club de Ranieri. The «Special One» tentera de prendre sa revanche ce soir avec Manchester United à Wembley pour le Community Shield.

Leur histoire ne date pas d'hier... Elle remonte en fait à 2008, en Italie, à une époque où José Mourinho brille de mille feux avec l'Inter Milan. Deux saisons d'affilée, il s'offre en effet le Scudetto au nez et à la barbe de Claudio Ranieri, qui dirige successivement de la Juventus et de l'AS Rome.

L'arrogance et l'insolence du Portugais ne sont pas une légende: à l'époque, il attaque bille en tête son aîné, le raillant sur son âge (64 ans), son manque de succès ou encore sa faible maîtrise de l'anglais.

Lorsqu'il finit avec 10 points d'avance sur la Juve en 2009, «The Special One» tacle à l'envi l'Italien, à «la mentalité de quelqu'un qui n'a pas besoin de gagner» ou «trop vieux pour changer».

La saison suivante, cette fois-ci avec l'AS Rome, Ranieri perd la Serie A de deux points seulement, ainsi que la finale de la Coupe d'Italie, à chaque fois contre l'Inter de Mourinho. Les fondations sont alors posées pour façonner une hostilité durable. Mais leur relation n'ira jamais jusque-là.

Scalp

Le destin les sépare alors quelque temps. Mourinho est le premier à repartir en Angleterre en 2013 pour retrouver Chelsea, le club qu'il avait déjà pris en main en 2004 pour remplacer... Ranieri. En 2004, derrière l'Italien, il rafle six titres en trois ans (2004-2007), façonnant son CV d'entraîneur hors pair.

En 2015, Ranieri retourne lui aussi sur les terres anglaises. Mais à Leicester, 14e budget de la Premier League et aux ambitions bien modestes. Lui-même ne s'y attend certainement pas, mais c'est pourtant bien cette saison-ci qui va lui offrir une belle revanche, et le scalp du Portugais.

Au King Power Stadium, en décembre 2015, Leicester enfonce un Chelsea moribond depuis le début de saison (2-1). La défaite de trop pour Mourinho, sur la sellette depuis des semaines, et viré du club londonien après cette humiliation. Pour Ranieri, l'aventure devient conte de fées: il remporte la Premier League avec Leicester, devenant l'un des champions les plus improbables de l'histoire du football anglais.

Mourinho bat sa coulpe, et va même jusqu'à qualifier le titre de Leicester de «magique». Preuve du respect qui lie finalement les deux hommes: ils sont photographiés bras dessus bras dessous lors d'un match de charité. D'ailleurs, lors des confrontations directes entre les deux coaches (en 2008-2009, 2009-2010 et 2015-2016), Ranieri n'a perdu que deux fois face au «Mou».

Contexte différent

Mourinho s'est vite remis de son échec. Il rebondit cet été en succédant à Louis van Gaal à la tête des Red Devils. Leurs routes vont donc de nouveau se croiser. Mais plus aucune animosité n'est lisible entre les deux coaches.

Interrogé sur son rival vendredi, Ranieri s'est presque montré élogieux: «Nous sommes habitués à vivre avec la pression, et sans pression, nous ne sommes pas les mêmes. José essaie toujours de gagner et sa carrière parle pour lui».

Mais pour le Community Shield, le lever de rideau de la saison entre le vainqueur du Championnat et celui de la Cup, le contexte a bien changé par rapport à la saison dernière.

Chez les Foxes, le titre n'a pas forcément eu l'effet escompté. N'Golo Kanté a fait ses valises pour Chelsea, alors que rumeurs envoient la star Riyad Mahrez à Arsenal. Seul Jamie Vardy, meilleur buteur la saison dernière avec 24 buts, a prolongé son contrat.

Leicester a recruté six joueurs pour le moment, dont l'attaquant nigérian Ahmed Musa en provenance du CSKA Moscou, mais n'a gagné aucun de ses matches de préparation.

Manchester United en revanche a cassé sa tirelire pour recruter Zlatan Ibrahimovic, Henrikh Mkhitaryan et Eric Bailly - en attendant l'arrivée annoncée de Paul Pogba, pour ce qui serait le transfert le plus cher de l'histoire - et a d'ores et déjà marqué les esprits en réalisant un récital contre Galatasaray (5-2) en amical.

Mais Mourinho l'a bien précisé, «maintenant face à Leicester, ce n'est plus un entraînement. C'est un vrai match».