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Tour de France: Pour les anciens ou les modernes, difficile de briller

25 juillet 2016, 18:58

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Tour de France: Pour les anciens ou les modernes, difficile de briller

 

Des novices mis à l’essai aux équipiers les plus expérimentés, peu de coureurs, hormis Ilnur Zakarin et Julian Alaphilippe, ont eu l’occasion de briller lors du 103e Tour de France qui s’est achevé dimanche.

De la trentaine de débutants, il est le seul à avoir remporté une étape, et pas n’importe laquelle. Le Russe Ilnur Zakarin a triomphé en solitaire au barrage d’Emosson, une ascension hors catégorie, après avoir pas mal tenté sa chance auparavant, comme au Grand Colombier.

Julian Alaphilippe, le grand espoir d’Etixx (24 ans), se souviendra de la montagne de l’Ain: un incident mécanique survenu alors qu’il roulait en tête a annihilé ses chances de victoire. Sa 2e place à Cherbourg, sa chute contre un rocher en Ardèche et ses échappées vaines avant Berne et Morzine sont autant de coups durs qui le feront grandir.

«Il ne faut pas trop en demander, l’apprentissage continue», a relativisé le Montluçonnais, pour qui l’étape la plus dure restera celle entre Megève et Morzine. «Je suis épuisé mais super fier et super content d’avoir fini mon premier Tour de France».

La montagne, mauvais souvenir 

Les autres bizuts ont aussi souffert. Même l’unique leader parmi eux: Fabio Aru, pourtant vainqueur de la Vuelta 2015 et qui semblait avoir les jambes pour accrocher le podium en troisième semaine. Mais le Sarde s’est écroulé à Joux-Plane (56e), ce qui l’a éjecté, lui et son équipe Astana, du top 10 final (13e).

Alexis Gougeard, autre nouveau du Tour, n’est plus le perdreau de l’année pour autant depuis qu’il a remporté une étape de ce même Tour d’Espagne. Mais la Grande Boucle, «c’est encore un autre niveau que la Vuelta. C’est dur, ça roule beaucoup plus vite. Tout le monde est au top niveau», estime le jeune coureur normand (23 ans) d’AG2R La Mondiale.

Son pire souvenir restera l’ascension du Tourmalet: «J’ai pris des bidons au pied du Tourmalet, je suis resté avec. Je les ai jetés, je n’ai pas pu les ramener aux collègues.»

Le Tourmalet, c’est aussi le plus mauvais moment d’Antoine Duchesne (24 ans), qui disputait avec Direct Energie son premier Tour. «La seule étape où j’en ai vraiment chié», résume le Québécois, qui préfère se souvenir de la précédente, où il s’est retrouvé dans une échappée.

A l’autre bout de la chaîne, les coureurs les plus expérimentés ont connu un Tour sans problème, mais sans éclat non plus.

Haimar Zubeldia, du haut de ses 39 ans, a terminé à Paris à une honorable 24e place. Mais pour sa 15e participation, l’Espagnol n’a pas réussi à maintenir son leader Bauke Mollema jusqu’au bout sur le podium.

 Adieu Cancellara, pas Chavanel 

Autre ancien de Trek, Fabian Cancellara n’aura pas réussi ses adieux au Tour pour sa 11e participation. Vainqueur de huit étapes du Tour depuis 2004 et porteur de 29 maillots jaunes, le Suisse a abandonné après le passage du peloton dans sa ville, Berne, pour se tourner vers l’échéance olympique toute proche. «Si je veux être bon aux JO, j’ai besoin de repos», s’est justifié le quadruple champion du monde du contre-la-montre.

Les adieux au Tour, Sylvain Chavanel, 37 ans, n’y pense pas encore. Le Poitevin, qui n’a raté aucune édition depuis ses débuts en 2001, n’est qu’à une marche du record détenu par l’Américain George Hincapie et l’Australien Stuart O’Grady (17 participations). «On n’en est pas là. Je vis le moment présent et c’est ce qui me permet de tenir», a esquivé à Chantilly le coureur de Direct Energie.

«C’est quelqu’un qui n’en a pas 16 dans les jambes», glisse en guise de compliment son manager Jean-René Bernaudeau, qui en est convaincu: «Sylvain sera avec nous l’an prochain.»

Une participation en revanche aléatoire pour Thomas Voeckler, 37 ans lui aussi et qui vient de finir son 14e Tour. Le Vendéen, qui a porté le maillot jaune sur les Tours 2004 et 2011, est en fin de contrat et a refusé d’évoquer son avenir. Il a cependant lâché: «Je sais qu’il ne m’en reste pas dix à disputer. On savoure différemment le dernier jour.»