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Donald Trump officiellement désigné candidat républicain à la Maison Blanche

20 juillet 2016, 07:22

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Donald Trump officiellement désigné candidat républicain à la Maison Blanche

 

Les délégués de la convention d’investiture républicaine ont formellement désigné Donald Trump comme candidat à la Maison Blanche mardi à Cleveland, culmination formelle et symbolique de la conquête du parti par le milliardaire populiste.

C’est un des fils du candidat new-yorkais, Donald Jr., qui a symboliquement apporté les 89 voix de la délégation de New York au moment-clé, pour faire passer Donald Trump au-dessus de la majorité requise, lors d’un vote conforme au résultat des élections primaires.

«Félicitations papa, on t’aime», a déclaré Don Jr., entouré notamment de son frère Eric et de ses soeurs Ivanka et Tiffany, dans une ambiance bon enfant dans la salle omnisports de Cleveland.

Debout, des délégués et invités présents dans les tribunes ont rugi à l’annonce du passage de la majorité, l’orchestre jouant l’air «New York, New York». Les délégués les plus circonspects ont applaudi poliment. Mais les partisans de Trump avaient auparavant brièvement hué les quelques délégations, comme le Colorado, qui avaient annoncé un résultat favorable à d’autres candidats dont Ted Cruz.

Une par une, les délégations des 50 Etats fédérés et des territoires américains ont annoncé au micro le résultat de leurs primaires, après avoir glissé un court message publicitaire sur leurs pommes de terre (Idaho) ou l’absence d’impôt local sur le revenu (Floride, New Hampshire...).

Un cérémonial huilé, dont Donald Trump est sorti vainqueur, sans suspense.

Le candidat, conformément à la tradition, n’était pas là mardi. Il acceptera formellement cette investiture jeudi lors d’un discours en prime-time.

Polémique 'artificielle'

L’investiture est toutefois accordée par un parti divisé, et au lendemain d’une journée inaugurale mouvementée. D’une part, un contingent de délégués anti-Trump ont hué et invectivé lundi le président de séance lors d’un vote de procédure.

Ces mêmes rebelles n’ont pas pu empêcher l’intronisation de Donald Trump mardi. «C’est une émission de télévision scénarisée, et nous ne sommes que des figurants», pestait un délégué de Virginie, Beau Correll.

D’autre part, l’épouse du candidat, l’ancien mannequin d’origine slovène Melania Trump, a vu son premier grand discours, lundi soir, gâché par des accusations de plagiat. Des passages personnels de son intervention étaient quasi identiques à un discours de Michelle Obama à la convention démocrate de 2008.

Les conventions présidentielles sont d’ordinaire des affaires sans histoire, planifiées des mois à l’avance. La moindre fausse note soulève des questions sur le professionnalisme des organisateurs, et le degré d’unité du parti.

Face à la controverse et à l’avalanche de commentaires sarcastiques sur les réseaux sociaux, l’équipe de Donald Trump a défendu l’intégrité personnelle de Melania Trump -- une façon de reconnaître sans le dire explicitement que la faute revenait à l’une des plumes ayant écrit le discours de l’épouse du candidat.

«Nous sommes à l’aise avec les mots qu’elle a employés, ils étaient personnels», a expliqué Paul Manafort, directeur de la campagne, lors d’un point presse. «Parler d’attentions, de respect et de passion n’a rien d’extraordinaire. Parler de sa famille, c’est tout à fait normal».

Les délégués haussaient les épaules face à une polémique qualifiée d’artificielle. «On s’en fiche», estime un suppléant venu de New York, Robert Antonacci.

Wilders et Farage présents

Pour la première fois depuis l’ouverture de la convention, de brefs débordements ont eu lieu à Cleveland entre des manifestants dénonçant les violences policières contre les Noirs et quelques contre-manifestants, dont un groupe portant des pancartes telles que «Tout vrai musulman est un jihadiste».

Mais une centaine de policiers, soit autant que le nombre total de manifestants, ont rapidement séparé les groupes.

Après l’investiture de Donald Trump, les chefs républicains tenteront à la tribune de donner un visage d’unité à un parti déchiré. Pragmatique, Donald Trump a invité des figures de l’establishment, sur les cendres duquel il a construit son succès, à s’exprimer.

Paul Ryan, le quadragénaire devenu l’automne dernier le troisième personnage des Etats-Unis en tant que président de la Chambre des représentants, ainsi que le chef de la majorité du Sénat, Mitch McConnell, prononceront des discours.

Un autre invité de marque s’est fait remarquer dans l’enceinte de la convention: Geert Wilders, le leader d’extrême-droite néerlandais. Nigel Farage, ex-dirigeant du parti britannique europhobe Ukip, était également attendu.

La candidate démocrate Hillary Clinton sera, elle, investie la semaine prochaine à Philadelphie (Pennsylvanie, est) lors de la convention de son parti. Jusqu’à présent, elle a maintenu une avance dans les sondages, mais l’exposition médiatique des conventions procure généralement un coup de pouce.