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Textile: le Brésil émerge comme un marché d’exportation prometteur

13 juillet 2016, 22:00

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Textile: le Brésil émerge comme un marché d’exportation prometteur

 

Le secteur du textile explore de nouveaux horizons. Après l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Afrique – plus particulièrement l’Afrique du Sud –, c’est l’Amérique latine qui est se présente comme un marché en devenir pour Maurice. Plus particulièrement le Brésil qui a vu ses importations de t-shirts et chemises «Made in Mauritius» bondir de plus de 335 % entre 2012 et 2013. Elles sont passées de USD 153 000 (Rs 5,5 millions) à USD 667 000 (Rs 24 millions).

«Le Brésil représente certainement un marché potentiel pour le textile mauricien, même si la valeur des produits exportés est relativement faible par rapport à des marchés traditionnels comme l’Europe ou l’Amérique, explique Ahmed Parkar, Chief Executive Officer (CEO) de Star Knitwear Ltd. Nous avons déjà établi des contacts avec des clients de ce pays mais cela va prendre du temps avant de commencer à exporter car il y a toute une logistique à mettre en place.» Pour rappel, cette entreprise a été rachetée l’année dernière par Trade Call Investment Mauritius dont le Chairman est Herman Pillay.

Enterprise Mauritius s’est appuyé sur une récente étude sur les perspectives d’exportation et d’investissements de ce vaste pays de 200 millions d’habitants d’Amérique latine pour vanter auprès des industriels locaux l’existence d’un immense marché pour le textile mauricien.

Du reste, des initiatives ont été prises par l’organisme gouvernemental en vue d’accroître la visibilité de cette puissance économique. Car si le Brésil est aujourd’hui en récession, les industriels devraient se préparer à saisir les opportunités commerciales de ce pays au moment où il sortira de la crise.

Accès préférentiel

«Il ne fait pas de doute que le Brésil est un marché à ne pas négliger, même avec des droits de douane de 35 %. Si Maurice a de nombreux compétiteurs en matière de textile, comme la Chine, le Bangladesh ou l’Inde qui y sont déjà présents, cela démontre qu’il n’y a pas de contraintes logistiques. Alors je ne vois pas pourquoi Maurice ne peut pas saisir ce marché», souligne la directrice de la Mauritius Exports Association, Lilowtee Rajmun.

Elle ajoute que le Brésil présente un autre atout non négligeable. Il peut en effet être combiné avec d’autres pays du continent sud-américain, comme l’Argentine, la Colombie et le Mexique. De quoi proposer une plateforme avec un accès préférentiel pour les produits textiles mauriciens.

Cependant, dit la directrice de la MEXA, il est impératif que le ministère des Affaires étrangères engage des discussions auprès de ces pays pour conclure un accord commercial. «Il faut savoir, par exemple, que sans notre adhésion à la Southern African Development Community (SADC), le marché sud-africain n’aurait pas été attrayant avec des droits de douane de 35 %. Aujourd’hui, ils sont à 0 %. Nous estimons que si on peut négocier avec ces pays pour bénéficier du même traitement, beaucoup d’opérateurs y trouveront leur compte», avance-t-elle.

Guillaume Dalais, directeur exécutif de Tropic Knits, filiale du groupe Ciel Textile, trouve que le Brésil demeure un marché porteur même s’il est très éloigné de Maurice. «Pour le moment, on n’exporte pas directement sur le Brésil. Il se peut qu’à travers certains magasins européens spécialisés où nous fournissions des t-shirts de marques internationalement connues comme Levi’s, certains de nos t-shirts soient acheminés vers le Brésil

Il ajoute que ce pays ne cadre pas avec sa logique de ventes et que sa stratégie de marketing privilégie essentiellement les marchés européen, américain et africain (l’Afrique du Sud). N’empêche que l’année dernière, certains opérateurs ont pris le pari d’exporter des produits d’une valeur de USD 585 000 (Rs 21 millions) vers ce pays.

L’émergence d’une forte classe moyenne disposant de revenus élevés pour des dépenses de consommation sur du prêt-à-porter, couplée à un marché de produits textiles de quelque USD 102 milliards ne peut, selon les spécialistes, qu’être un argument supplémentaire pour amener le Brésil dans la ligne de mire des opérateurs économiques.