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France: le détenu clé des attentats demande à ne plus être vidéosurveillé 24H/24

13 juillet 2016, 18:43

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France: le détenu clé des attentats demande à ne plus être vidéosurveillé 24H/24

 

Détenu le plus surveillé de France, le suspect-clé des attentats de novembre dernier à Paris, Salah Abdeslam, a réclamé mercredi à la justice de suspendre le dispositif de vidéosurveillance permanent de sa cellule, qui porte selon lui atteinte à ses droits fondamentaux.

Seul jihadiste encore en vie des commandos du 13 novembre, Abdeslam est détenu à l'isolement dans une cellule spécialement aménagée à Fleury-Mérogis, en région parisienne, la plus grande prison d'Europe.

Il y vit sous la surveillance permanente d'une demi-douzaine de caméras, un dispositif autorisé par un arrêté du gouvernement mais dont il conteste la légalité.

Salah Abdeslam «entend vous demander l'application d'un droit, (...) le droit au respect de la vie privée» et «l'arrêt de cette +vidéoprotection+», a déclaré son avocat Frank Berton à l'ouverture de l'audience devant le tribunal administratif de Versailles. «Il n'a plus de vie privée, il a une vie publique», a poursuivi l'avocat, en demandant au tribunal de «mettre un terme à cette atteinte manifestement grave et illégale à sa vie privée».

Cette mise sous surveillance, décidée le 17 juin pour une durée de trois mois, a été rendue possible par un arrêté ministériel autorisant un tel dispositif pour prévenir l'évasion ou le suicide - qui pourraient «avoir un impact important sur l'ordre public» - de détenus placés à l'isolement.

Selon la défense, cet arrêté est illégal au regard de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme sur le droit au respect de la vie privée. Pour elle, de telles mesures doivent être encadrées par la loi et non un simple arrêté.

En outre, la mesure «renforce le risque de suicide qu'(elle) entend combattre en fragilisant psychologiquement le détenu», assure-t-elle, citant l'Observatoire international des prisons (OIP).

L'avocat a saisi la justice après la visite fin juin d'un député à Fleury-Mérogis. L'élu avait eu accès à la salle de vidéosurveillance d'Abdeslam et décrit ce qu'il avait vu dans la presse, du brossage de dents à la prière du détenu.

La décisison est attendue vendredi.

Mercredi, le ministre français de la Justice Jean-Jacques Urvoas s'est dit prêt à présenter une loi pour donner «un fondement juridique suffisant» à la vidéosurveillance en prison si la justice devait ordonner la levée du dispositif de la cellule d'Abdeslam.