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Tour de France: Matthews, la triple revanche de «Bling»

13 juillet 2016, 08:14

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Tour de France: Matthews, la triple revanche de «Bling»

 

Michael Matthews, surnommé «Bling» en raison de son goût pour tout ce qui brille, a pris sa revanche à Revel. Sur le Tour, sur son adversaire Peter Sagan et sur son ancienne équipe Rabobank.

«A Monaco, j’ai une Yamaha et un Porsche Cayenne GTS», disait-il l’an passé. Ajoutez à cela un piercing, un bracelet en diamants, deux crucifix de cobalt noir et un ange tatoué sur l’épaule, et vous comprendrez pourquoi l’Australien, âgé de 25 ans, est surnommé «Bling».

Elevé au motocross, Matthews glisse vers le vélo et confirme très tôt en devenant en 2010, quelques jours après son 20e anniversaire, champion du monde des moins de 23 ans, devant l’Allemand John Degenkolb.

L’année suivante, il fait ses débuts en World Tour avec Rabobank. Mais l’expérience au sein de la formation néerlandaise s’achève mal: il part fin 2012. «Les deux ans à Rabobank m’ont fait reculer. J’ai repris ma progression chez Orica», estime-t-il avec le recul.

Plus à l’aise dans l’équipe australienne, le natif de Farrer, un faubourg de Canberra, fait progressivement sa place parmi les grands sprinteurs. En 2013 d’abord, avec deux étapes dans le Tour d’Espagne, puis en 2014, en s’imposant deux fois dans le Giro.

Une victoire pour Gigi 

Restait donc le plus grand des trois grands Tours. Mais le destin s’en mêle. «La première fois, en 2014, je suis tombé avant même de prendre l’avion pour aller au départ de Leeds. L’an dernier, je me suis cassé quatre côtes dans la première étape», a rappelé Matthews après sa victoire.

«Cette année, je suis déjà tombé deux fois. Je me disais que le Tour de France n’était pas pour moi, j’étais prêt à renoncer», ajoute Matthews.

 

Heureusement, la famille est là. «Ma femme est venue au jour de repos, elle m’a motivé. Je lui dédie cette victoire, ainsi qu’à notre chien Gigi», a plaisanté l’Australien.

Un sprinteur se nourrit de l’adversité. En 2016, après deux victoires d’étape sur Paris-Nice, il échoue dans les classiques. «A Sanremo, j’ai été enfermé. A l’Amstel, j’ai fait l’erreur de suivre Gilbert. Ces deuxième, troisième places m’ont servi de leçon», retient «Bling».

Un adversaire, surtout, a dû être un excellent professeur: Peter Sagan, qui l’a devancé dans le championnat du monde en 2015 et qu’il a enfin précédé à Revel.

«On s’est souvent retrouvé en tête-à-tête. Il m’avait battu les deux dernières fois au Tour de Suisse. Il était l’homme à battre dans l’échappée, le plus fort. Il m’a plus souvent battu que l’inverse», savoure Matthews.

Il lui aura donc fallu trois ans pour devenir le deuxième Australien à gagner dans les trois Tours. Le premier, c’est Simon Gerrans, son coéquipier chez Orica avec qui les relations, dit-on, ne sont pas idylliques. Ce qui expliquerait pourquoi la rumeur évoque son possible départ en fin de saison.