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L’attentat de l’EI à Bagdad a fait près de 300 morts

8 juillet 2016, 07:28

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L’attentat de l’EI à Bagdad a fait près de 300 morts

 

Près de 300 personnes ont péri dans un attentat suicide dimanche à Bagdad revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), l’un des plus meurtriers jamais commis en Irak, selon un nouveau bilan fourni jeudi.

L’attentat au véhicule piégé a fait au moins 292 morts et quelque 200 blessés, a indiqué la ministre de la Santé Adila Hammoud dans un communiqué, révisant une nouvelle fois à la hausse un précédent bilan de 250 morts.

Selon le communiqué, 115 corps ont été identifiés et remis à leurs familles alors que les examens se poursuivent pour identifier 177 autres personnes tuées dans l’attaque menée dans le quartier majoritairement chiite et animé de Karrada dans le centre de Bagdad. L’explosion s’est produite au moment où les Irakiens faisaient leurs courses avant l’Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

Le minibus que le kamikaze a fait exploser était chargé d’explosifs plastiques et de nitrate d’ammonium, a indiqué le général de la police Taleb Khalil Rahi lors d’une conférence de presse à Bagdad. C’est la première fois que les autorités donnent des informations sur le type de bombe utilisée dans l’attaque.

L’explosion elle-même a tué un nombre limité de personnes, mais les flammes se sont propagées et ont piégé les Irakiens qui se trouvaient dans les échoppes du quartier, a poursuivi ce responsable de la police.

Ces incendies compliquent aujourd’hui l’identification des victimes alors que le bilan n’a cessé de s’aggraver depuis dimanche.

'Gouvernement corrompu'

Face à la colère des familles qui réclament des nouvelles de leurs proches, la ministre a assuré avoir ordonné au personnel de la Médecine légale de ne pas cesser le travail d’identification pendant l’Aïd el-Fitr, célébré depuis mercredi.

Elle a dans le même temps pressé les proches des victimes de se rendre au département de la Médecine légale pour des prélèvements d’ADN.

L’attentat a provoqué la colère des Irakiens face à l’incapacité du gouvernement à protéger les populations civiles et à mettre en oeuvre des mesures de sécurité efficaces.

Des Irakiens se sont de nouveau rassemblés jeudi sur le lieu du drame, certains une bougie à la main, d’autres avec des banderoles énumérant les noms des victimes.

«Ce gouvernement corrompu est arrivé au pouvoir grâce à nous. (...) Il faut que les citoyens le renversent par tous les moyens», assène Ali al-Yassiri, originaire de la ville sainte chiite de Kerbala.

L’attentat a entraîné la démission du ministre de l’Intérieur, Mohammed Al-Ghabbane, qui avait admis des failles dans les mesures de sécurité à Bagdad, en soulignant que les points de contrôle disséminés à travers la capitale étaient «absolument inutiles».

Selon lui, le véhicule piégé venait de la province de Diyala, au nord de la capitale, ce qui signifie qu’il est parvenu à franchir sans encombre les checkpoints de sécurité lors de son trajet.

La démission du ministre a été acceptée par le chef du gouvernement Haider al-Abadi.

L’attaque de Bagdad, l’une des plus meurtrières de l’histoire du pays, a été condamnée par la communauté internationale.

L’EI s’est emparé en 2014 de larges pans du territoire irakien mais a depuis perdu du terrain au profit des forces gouvernementales, soutenues par les frappes de la coalition internationale sous commandement américain.

Malgré ses revers, le groupe ultraradical sunnite a continué à commettre des attentats sanglants visant notamment la communauté chiite, majoritaire en Irak, qu’il considère comme hérétique.