Publicité

Attentat suicide près d'un consulat américain en Arabie saoudite

4 juillet 2016, 21:36

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Attentat suicide près d'un consulat américain en Arabie saoudite

 

 

Un kamikaze s'est fait exploser lundi près du consulat des Etats-Unis à Jeddah, sur la côte ouest de l'Arabie saoudite, le jour de la fête nationale américaine.

Deux agents de sécurité ont été légèrement blessés, a indiqué le ministère saoudien de l'intérieur dans un communiqué. Aucun membre du personnel du consulat n'a été atteint, selon l'ambassade américaine à Ryad.

Le général Mansour al-Turki, porte-parole du ministère, a assuré à des médias que le kamikaze était "un résident étranger" et âgé d'une trentaine d'années.

L'assaillant était plus proche d'une mosquée dans le secteur que du consulat des Etats-Unis, a-t-il dit à la télévision d'Etat Al-Ekhbariya. «L'enquête est en cours pour déterminer l'objectif et les motivations du kamikaze».

L'attaque s'est produite à 02H15 locales (23H15 GMT dimanche) sur le parking de l'hôpital Dr Suleiman Faqeeh, tout proche du consulat. Un homme a attiré l'attention des gardes de sécurité qui se sont approchés de lui. «Il a alors fait détoner sa ceinture explosive sur le parking» et il est décédé, a dit le ministère.

L'attaque n'a pas été revendiquée. Depuis fin 2014, les forces de sécurité saoudiennes et la minorité chiite de ce royaume sunnite sont souvent frappés par des attentats meurtriers revendiqués par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

En mars 2015, l'ambassade des Etats-Unis a été fermée pendant plusieurs jours, de même que les consulats américains de Jeddah et à Dahran (est) pour des motifs de sécurité alors non précisés.

«Attentat manqué»

En décembre 2004, le consulat américain à Jeddah a été la cible d'une attaque attribuée au réseau jihadiste Al-Qaïda. Des hommes avaient ouvert le feu et lancé des engins explosifs sur le complexe faisant cinq morts. C'était alors la première attaque contre une mission diplomatique dans le royaume.

La nouvelle attaque a eu lieu le jour de l'Independence Day, la fête nationale des Etats-Unis, un allié du royaume saoudien.

Le journal en ligne Sabq, proche des autorités, a lui parlé «d'attentat manqué». Sur une photo diffusée par le journal, on peut voir une partie de corps humain gisant au sol entre un taxi et la portière ouverte d'une autre voiture, percée de multiples trous dus à des éclats.

Selon le général Turki, «des engins qui n'ont pas explosé ont été trouvés dans les environs».

L'explosion s'est produite juste avant les prières de l'aube après lesquelles les musulmans entament leur jeûne quotidien pendant le mois sacré du ramadan.

Appel à la prudence 

A Washington, le département d'Etat a dit «travailler avec les autorités saoudiennes pour recueillir davantage d'informations» sur l'explosion, alors que l'ambassade à Ryad a appelé les Américains à «prendre plus de précautions dans leurs déplacements»  dans le royaume.

L'explosion de Jeddah a coïncidé avec l'annonce lundi par les autorités koweïtiennes du démantèlement de trois cellules de l'EI qui projetaient des attentats à Koweït. Des Saoudiens avaient été impliqués dans un attentat contre une mosquée chiite à Koweït en juin 2015 (26 morts).

L'Arabie saoudite, poids lourd régional, fait partie de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis qui mène la guerre contre l'EI en Irak et en Syrie. Elle mène en outre depuis mars 2015 une coalition arabo-sunnite qui lutte au Yémen contre les rebelles chiites.

Depuis plus d'un an, les autorités saoudiennes ont multiplié les arrestations d'islamistes radicaux dans le pays et annoncé en 2015 le démantèlement d'un groupe lié à l'EI avec l'interpellation de centaines de suspects, en majorité des Saoudiens.

L'EI a été proclamé comme «ennemi de l'islam» par le grand mufti Abdelaziz Al-Cheikh, la plus haute autorité religieuse sunnite d'Arabie saoudite.

Le groupe jihadiste Al-Qaïda, aujourd'hui rival de l'EI, s'était livré entre 2003 et 2006 à une campagne d'attentats sanglants dans le royaume contre les symboles du pouvoir, les installations militaires et pétrolières et les expatriés occidentaux. Mais ce groupe a été ensuite décimé en Arabie saoudite après une implacable répression.