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Bangladesh: les familles des victimes de Dacca retrouvent les dépouilles de leur proche

4 juillet 2016, 16:17

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Bangladesh: les familles des victimes de Dacca retrouvent les dépouilles de leur proche

Les proches des otages étrangers massacrés dans un restaurant de Dacca se sont retrouvés lundi dans la capitale du Bangladesh pour le rapatriement des dépouilles, les enquêteurs procédant de leur côté aux premières arrestations formelles.

Devant les familles en pleurs, la Première ministre Sheikh Hasina a déposé une couronne sur les cercueils des victimes de l'attaque jihadiste la plus importante de l'histoire du Bangladesh.

Sur les 20 otages tués, neuf étaient Italiens, sept Japonais, deux Bangladais, une Américaine et une étudiante indienne. Deux policiers avaient aussi trouvé la mort au début de cette prise d'otages perpétrée dans le quartier diplomatique de Dacca.

Parmi les proches venus rendre hommage aux victimes dans un stade de la capitale, Muksedur Rahman a décrit Nadia Benedetti, manager italienne dans l'industrie textile, comme "une personne exceptionnelle" qui aidait les Bangladais ayant été victimes d'attaques à l'acide.

«Nadia Benedetti travaillait au Bangladesh depuis plus de 20 ans», raconte Rahman, son collègue, à l'AFP.

«Je ne peux pas croire qu'elle a été tuée ainsi. Nous devons nous dresser contre le terrorisme».

L'ambassadeur italien a jugé "sans précédent" l'attaque du Holey Artisan Bakery et promis le soutien de son pays dans la lutte contre l'extrémisme islamiste au Bangladesh.

«Cette attaque sans précédent est également une attaque contre l'identité même du Bangladesh», a dit Mario Palma aux journalistes lors de la cérémonie.

Les corps des Italiens et des Japonais seront rendus aux diplomates dans la journée avant d'être rapatriés. Celui de l'étudiante indienne doit aussi être transporté dans son pays lundi.

Offre de coopération américaine 

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a proposé le soutien de Washington, lors d'une communication avec Hasina. Le gouvernement bangladais a échoué à endiguer la longue vague de meurtres ayant visé des membres de minorités religieuses, des intellectuels et des étrangers.

Kerry «a encouragé le gouvernement du Bangladesh à conduire son enquête selon les meilleurs standards internationaux et a proposé l'aide américaine, y compris via le FBI», a dit son porte-parole John Kirby.

Cinq jihadistes ont été tués lors de l'assaut du café par les forces de sécurité samedi matin, le doute planant sur le rôle d'un sixième homme tué au même moment. Un autre homme a été pris vivant par les commandos et interrogé par les services de renseignement.

Le chef de la police nationale a annoncé lundi que cet homme avait été formellement placé en état d'arrestation, tout comme une autre personne, sans donner plus de détail.

«Deux personnes sont en garde à vue. Nous allons engager des poursuites. Les identités seront connues une fois qu'elles auront été interrogées et placées en détention», a dit Shahidul Hoque aux journalistes.

Le gouvernement persiste à nier l'existence de réseaux jihadistes internationaux sur son sol en dépit des détails et photos publiés par l'agence Amaq proche de l'EI sur l'attaque de vendredi, incluant des photos de l'intérieur du restaurant.

Le ministre de l'Intérieur Asaduzzaman Khan a déclaré dimanche à l'AFP que les assaillants appartenaient au groupe Jamaeytul Mujahdeen Bangladesh (JMB), interdit depuis 2005 après une série d'attentats dans le pays.

Il a rejeté les accusations de défaillance des services en amont de l'attaque, intervenue quelques jours après une vague d'arrestations de 11.000 personnes, dont quelques centaines d'extrémistes islamistes.

Les opposants au gouvernement ont critiqué ces arrestations, les jugeant arbitraires ou destinées à faire taire toute voix discordante.