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Jugdis Bundhoo, CEO de la Mauritius Cane Industry Authority : «Nous avons à coeur l’intérêt des petits planteurs»

20 juin 2016, 12:38

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Jugdis Bundhoo, CEO de la Mauritius Cane Industry Authority : «Nous avons à coeur l’intérêt des petits planteurs»

Plusieurs sujets ont été abordés durant cette séance de questions-réponses avec le CEO de la Mauritius Cane Industry Authority. Parmi, la réduction de la superficie des terres sous culture de la canne, la durée de la coupe et le prix de la mélasse.

D’aucuns estiment que la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) prend des mesures à l’encontre des petits planteurs. Le premier exemple est que, prochainement, le nombre de balances sera réduit. Qu’avez-vous à leur répondre ?
Cette question fait l’objet de discussions. Oui, il y a une demande de la part d’Omnicane pour fermer deux balances. Si nous allons de l’avant, je peux donner la garantie aux planteurs qu’ils ne seront pas pénalisés. Le coût du transport de leurs cannes d’un endroit à une balance, aussi loin soit-elle, leur sera remboursé.

Le Blue Print a recommandé que quand la quantité de cannes pour une balance est réduite, les autorités peuvent prendre la décision de fermer celle-ci.

On accuse la MCIA d’avoir favorisé la sucrerie Omnicane en lui accordant la permission d’importer 42 000 tonnes de sucre pour être raffinées.
Omnicane détient un certificat du port franc, qui lui a été délivré par le Board of Investment, pour l’importation de ce sucre. Elle a agi en toute légalité…

N’empêche que la somme réclamée à Omnicane pour le stockage de son sucre au Bulk Sugar Terminal est considérée comme étant dérisoire…
Non, nous avons fait une comparaison avec une compagnie privée, Albion Dock, et les charges pour le stockage sont plus ou moins les mêmes. De plus, il y avait de la place au Bulk Sugar Terminal. C’est de l’argent en plus que nous avons obtenu.

Toujours concernant Omnicane, il est question qu’elle achète de la mélasse à Rs 1 650 la tonne pour la production d’éthanol, alors que sur le marché mondial, le prix est de Rs 3 000 la tonne.
J’ai l’impression que les petits planteurs pensent que nous agissons en faveur d’Omnicane. Cette compagnie emploie 700 personnes, a investi de grosses sommes dans des équipements pour la production de l’éthanol et ne lésine pas sur les moyens pour améliorer les conditions de travail de ses employés. Ne pensez-vous pas qu’on doit l’encourager ? Nous avons à coeur l’intérêt des petits planteurs. Récemment, nous leur avons accordé Rs 1 100 pour chaque tonne de bagasse sur les 60 premières tonnes produites.

Autre sujet qui fait l’objet de commentaires : la redevance pour les droits de propriété industrielle (royalties) dont nous devons nous acquitter pour une variété de cannes de La Réunion cultivée chez nous. Pourtant, jusqu’ici, Maurice n’avait rien à payer.
Les choses ont évolué. Il y avait un accord d’échange, mais La Réunion a exigé des royalties sur une de ses variétés de canne. Nous avons négocié et nous sommes arrivés à un accord.

Combien devronsnous débourser ?
Ce sera un euro par tonne de sucre, soit une somme d’environ Rs 5 millions. La Réunion exigeait un paiement rétroactif, mais nous avons pu négocier et elle ne réclame plus de paiement pour les dernières années. Mais Maurice également bénéficie de ces facilités avec d’autres pays.

Quels sont ces pays ?
Nous avons des accords avec une dizaine de pays africains, mais je sais que la Côte d’Ivoire et la Tanzanie nous paient des royalties.

«D’importantes mesures seront prochainement annoncées.»

Pouvons-nous savoir combien ?
Un peu moins d’un million de roupies. Mais je dois préciser que cette somme est appelée à augmenter car la superficie de la variété de la canne cultivée dans ces pays a tendance à augmenter.

La récolte sucrière se prolonge. Autrefois, la coupe durait entre fin juin et la mi-décembre. Maintenant, elle commence tôt et prend fin après décembre. Résultat, le taux d’extraction est faible.
C’est seulement durant ces deux dernières années que la coupe a été prolongée. La première fois, il y avait une grève et, l’année dernière, la sucrerie Médine avait des problèmes avec des appareils dont elle venait de faire l’acquisition. Mais la récolte chez les petits planteurs s’était terminée en décembre.

Il n’empêche que le taux d’extraction est calculé sur la moyenne. Donc le retard dû aux sucreries pose problème aux planteurs, quant à leur retour concernant le paiement de leur sucre. N’est-ce pas ?
Non ce n’est pas vrai. Le taux d’extraction sur les cannes récoltées plus tard est calculé séparément.

Au fil des ans, la superficie de terres sous culture de la canne diminue et les petits planteurs sont découragés. Que fait la MCIA pour renverser cette tendance ?
Nous travaillons sur un plan et d’importantes mesures seront prochainement annoncées. Par exemple, pourquoi ces terres resteraient- elles abandonnées ? Pourquoi ne pas trouver des repreneurs qui veulent se lancer dans la culture d’autres produits ? Ces planteurs qui abandonnent leurs terres seront alors récompensés par une location. Mais on annoncera d’autres mesures plus tard.

Et les autorités ne crient-elles pas gare quand de grosses compagnies convertissent leurs terres en «béton» ?
Il y a eu un accord entre les autorités et les sucreries dans le passé. Quand il y a eu l’introduction des plans VRS (retraite anticipée), ces compagnies ont eu l’autorisation de convertir une partie de leurs terrains.

Cela fait longtemps qu’on attend des amendements au Sugar Industry Efficiency Act. Où en est-on ?
Il y a déjà une équipe qui s’attelle à cette tâche. Il faut encore du temps. Il y a beaucoup à faire. ce sera avant la fin de cette année.