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Belle-Rive: un an après le drame, Devanand Mannick honore ses disciples asphyxiés

13 juin 2016, 14:08

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 Belle-Rive: un an après le drame, Devanand Mannick honore ses disciples asphyxiés

 

12 juin 2015. Quatre personnes trouvent la mort dans un temple à Belle-Rive [NP1] et sept autres sont admises à l’hôpital. La cause: une asphyxie au monoxyde de carbone. Un an après le drame, Devanand Mannick, le chef spirituel de ce lieu de culte situé au milieu d’un champ de canne, revient sur les incidents.

«Le fonctionnement du kalimaye continue normalement malgré ce drame. Nous ne faisons rien de mal ici malgré tout ce que le public a dit depuis l’année dernière», confie-t-il. Cela fait plus de 35 ans que Devanand Mannick officie dans ce temple.

Ce week-end, il s’est affairé à préparer sa session de prières en mémoire de ses disciples qui ont perdu la vie il y a un an. Les statuettes qui étaient à l’entrée du temple ont été enlevées.

«Nos prières et nos enseignements n’ont pas changé malgré ce qui s’est passé.»

Les fresques murales, tant décriées après les événements, ont été refaites. «Nos prières et nos enseignements n’ont pas changé malgré ce qui s’est passé. Le but est d’éveiller le sens de l’homme, et nous ne changerons pas cela», affirme Devanand Mannick, serein.

D’ailleurs, il attend une cinquantaine de personnes pour cette prière. Tous des disciples de longue date. Parmi eux des rescapés de l’année dernière. Ils n’ont jamais abandonné les pratiques de leur chef spirituel. «Au contraire, nous nous sommes rapprochés de lui après ces événements et c’est grâce à lui que nous avons surmonté ce traumatisme», explique une rescapée, venue seule à l’événement.

Circonstances floues

Qu’en est-il des membres de la famille des victimes  Certains affirment qu’ils ignorent toujours pourquoi leurs proches suivaient Devanand Mannick. «Nous ne savons toujours pas ce qui s’est passé ce soir-là, donc nous ne pouvons pas en parler», fait valoir le fils d’un des disciples ayant trouvé la mort ce soir-là. Ils ne vont pas assister aux prières non plus. «Je ne dis pas que ce prêtre est totalement responsable, mais il aurait dû prendre les précautions nécessaires et, surtout, il n’aurait pas dû être autorisé à continuer ce qu’il fait», poursuit le jeune homme avant de claquer sa porte.

Devanand Mannick dit comprendre cette réaction. «Je comprends leur peine. Ils réagissent par émotion, ce qui est normal. Mais s’ils veulent comprendre ce qui s’est passé, je serai ravi de leur expliquer.» Et d’insister que rien de ce qui s’est passé cette nuit-là ne relève de la sorcellerie. «C’était un drame, certes, concède-t-il, mais cela a éveillé une prise de conscience de nos disciples. Ils savent maintenant ce que le monoxyde de carbone est et ils font attention.»