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Euro-2016: le Gallois Chris Coleman, du désastre au miracle

10 juin 2016, 13:39

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Euro-2016: le Gallois Chris Coleman, du désastre au miracle

 

Propulsé sélectionneur du pays de Galles après le suicide de son ami d’enfance Gary Speed, Chris Coleman a failli tout lâcher fin 2012, avant de se lancer un défi fou: qualifier son équipe pour l’Euro-2016, en mémoire de Speed.

Samedi à Bordeaux sur les coups de 18h00 au moment où résonnera le «Land of Fathers» gallois, l’émotion devrait atteindre un summum pour Chris Coleman.

Certes, les Gallois disputeront leur premier match dans un tournoi international depuis 58 ans, et le tout premier dans un Championnat d’Europe contre la Slovaquie. Mais le sélectionneur de 45 ans aura en tête autre chose.

«Il est toujours dans mes pensées, pas seulement pendant l’Euro. Et je suis sûr qu’il est avec nous, qu’il est fier et qu’il se réjouit», confie Coleman dans un entretien au SID, l’agence de presse sportive allemande, filiale de l’AFP.

«C’est dommage qu’il ne soit pas parmi nous, car il l’aurait mérité. Et je reste persuadé qu’il aurait réussi à qualifier l’équipe», poursuit le technicien gallois.

«Il», c’est bien évidemment Gary Speed, sélectionné à 85 reprises comme joueur avec les Dragons, et à la tête de la sélection à partir de 2010.

Le 27 novembre 2011, Speed se suicide à son domicile, laissant le football gallois dans le deuil et orphelin. La Fédération propose alors à Coleman, proche de Speed, de poursuivre son travail.

Un rôle que le natif de Swansea accepte bon gré mal gré, alors qu’il a déjà une expérience d’une dizaine d’années sur les bancs de touche, notamment à Fulham et à la Real Sociedad.

- Le fond à Novi Sad -

Le traumatisme de la perte de son ami, «le pire, pire, pire jour» de sa vie, va toutefois fortement imprégner les premiers mois de son mandat. «C’était un homme particulier. Quelqu’un à qui je pense très souvent et qui me manquera pour toujours», explique-t-il.

A la tête du pays de Galles, il enchaîne cinq défaites en six matches. Il touche le fond au soir du 11 septembre 2012, et une sévère déculottée contre la Serbie 6 buts à 1 à Novi Sad lors des qualifications pour le Mondial-2014 brésilien.

A ce moment, il a failli tout lâcher, «sûr» qu’il n’arriverait pas à remplir sa tâche. Son adjoint Osian Roberts le convainc du contraire.

«A l’époque, j’étais sûr d’une chose: un tel désastre, c’était exactement ce dont nous avions besoin. On était à la fin, au fond. On pouvait enfin recommencer de rien et laisser tout dernière nous», ajoute Roberts.

Et les résultats lui donnent raison. Speed avait fait progresser le pays de Galles de la 117e à la 45e place mondiale, hausse qui s’est poursuivi avec Coleman (les Gallois sont actuellement 26e).

La première qualification pour un Euro en poche, les Gallois peuvent voir au-delà de la phase de groupes, avec un joyau comme Gareth Bale, milieu de terrain du Real Madrid.

«Pour aller loin dans une compétition, on a besoin de joueurs qui sont capables de faire la différence. Gareth est l’un des meilleurs joueurs du monde, et il est avec nous. C’est quelque chose de spécial», apprécie Coleman.

Sortir du groupe B, où les Gallois sont reversés avec l’Angleterre, la Russie et la Slovaquie, serait le plus bel hommage à Gary Speed.