Publicité

Muhammad Imran: «Nous nous attendons à retrouver d’autres débris du MH370»

2 juin 2016, 20:47

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Muhammad Imran: «Nous nous attendons à retrouver d’autres débris du MH370»

«Normalement lors d’un crash aérien, les recherches permettent de découvrir l’épave d’un avion. Avec le MH370, c'est différent». Analyse de Muhammad Imran, Senior Air Accident Investigator au ministère du Transport malaisien.

Dans l’histoire de l’aviation, est-ce la première fois que les autorités font face à autant de difficultés dans le cadre d’une enquête après un crash ?

Effectivement, c’est la première fois. Si on fait un bond dans l’histoire, normalement lors d’un crash aérien, les recherches permettent de découvrir l’épave d’un avion. Même si cela prend deux ans, on arrive à localiser la boîte noire. Avec le MH370, c’est différent. Nous n’arrivons pas à retrouver l’épave. Seulement quelques débris.

Il est «quasi certain» que trois débris retrouvés proviennent de l’avion. Pourquoi ne peut-on pas être sûr à 100 %?

Afin de confirmer que les débris proviennent du vol MH370, il nous faut au moins leur numéro de matricule pour l’identification. Pour le moment, les débris retrouvés n’ont pas de numéro de série. Seulement une pièce qui correspond à ce qui est utilisé par Malaysian Airlines.

Les matériaux utilisés sur les avions sont communs. Idem pour les numéros de série. Il nous faut des faits. Sans les faits et les preuves, on ne peut confirmer à 100 %. Mais c’est plus que probable qu’ils proviennent du MH370.

Devrait-on s’attendre à voir émerger ce type de débris souvent ?

Il y a six mois, nous avons retrouvé un certain nombre de dé- bris. Bien sûr, quelques-uns ne provenaient pas d’un avion. On peut confirmer que certains en proviennent. Mais on ne peut confirmer si c’est bien le MH370. Nous nous attendons, effectivement, à retrouver d’autres débris de ce genre.

Et les experts continueront à venir sur place pour les examiner. Ces enquêtes ne sont-elles pas coûteuses ?

Dès qu’un débris est découvert à Maurice, en Afrique du sud, au Mozambique ou dans n’importe quel pays, on a d’abord des discussions avec les autorités locales. Normalement, nous demandons l’assistance et l’expertise des autorités pour confirmer que ces débris pro- viennent bien d’un avion. Ce n’est que lorsque nous en avons la certitude que les experts débarquent.

Outre les débris, les autorités malaisiennes ont-elles de nouvelles pistes ?

Rien de nouveau.

Presque deux ans après le crash, en connaîtra-t-on un jour les raisons ?

Je ne peux me prononcer. Notre enquête est basée sur les faits, ainsi que sur les preuves que nous avons recueillies jusqu’ici. Cela prendra du temps. On ne peut tirer de conclusions hâtives.