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Nouvelle journée de primaires américaines, les regards tournés vers la présidentielle

10 mai 2016, 22:31

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Nouvelle journée de primaires américaines, les regards tournés vers la présidentielle

 

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump apparaissait au coude-à-coude avec sa rivale démocrate Hillary Clinton dans trois Etats clés pour la présidentielle, soulignant la fragilité de la probable candidate des démocrates face à l’exubérant milliardaire.

Les électeurs votaient mardi pour une nouvelle étape de la longue course à la présidentielle américaine: des primaires en Virginie occidentale pour les deux partis et un vote républicain dans le Nebraska.

L’ancienne secrétaire d’Etat et Première dame des Etats-Unis doit encore battre le sénateur du Vermont Bernie Sanders, qui galvanise les foules, notamment les jeunes, avec un discours indigné contre les inégalités et les élites. Mais s’il pourrait largement remporter la Virginie occidentale mardi, l’avance d’Hillary Clinton en nombre de délégués chargés de choisir le candidat démocrate semble désormais insurmontable.

Du côté républicain, le magnat de l’immobilier fait course seul depuis une semaine, et un duel Clinton/Trump semble se concrétiser pour l’élection de novembre. Avec notamment un sondage, publié mardi, en forme de coup de poing pour la démocrate face à une candidature Trump qui après avoir été reçue avec dérision a connu une trajectoire météorique, prenant de court la plupart des observateurs.

«A six mois de l’élection», le 8 novembre, «la course présidentielle entre Hillary Clinton et Donald Trump dans les trois Etats les plus décisifs, la Floride, l’Ohio et la Pennsylvanie, est trop serrée pour en prédire l’issue», analyse Peter Brown, directeur adjoint de l’institut de sondages de l’université Quinnipiac.

En Floride et en Pennsylvanie, Hillary Clinton arrive devant Donald Trump mais d’une très courte avance (43% des suffrages contre 42%) qui reste dans la marge d’erreur de 3 points. Dans l’Ohio - Etat clé par excellence car pouvant basculer côté républicain ou démocrate - le milliardaire gagnerait plus largement contre Hillary Clinton, avec 43% contre 39%.

«Depuis 1960, aucun candidat n’a gagné la course présidentielle sans remporter au moins deux de ces trois Etats», souligne Quinnipiac.

Si Bernie Sanders remportait finalement l’investiture démocrate, il battrait en revanche Donald Trump dans les trois Etats.

Incertitude                                                                           

«La faiblesse des républicains chez les électeurs issus de minorités est bien connue. Mais la raison pour laquelle cette course est si serrée vient de la faiblesse historique de Clinton chez les hommes blancs», souligne Peter Brown. La démocrate fait mieux que Donald Trump chez les femmes et les minorités.

Les deux candidats sont en tout cas presque aussi impopulaires dans les trois Etats, selon les résultats du sondage, qui sont toutefois à manier avec précaution. Au niveau national, la démocrate mène ainsi en moyenne de plus de 6 points sur le républicain, selon la moyenne des sept dernières enquêtes.

Le gourou américain de la statistique électorale Nate Silver, s’est agacé des nombreuses réactions que le sondage Quinnipiac a suscitées. «Il est encore tôt. Trump pourrait gagner. Il pourrait aussi perdre de très loin», martèle-t-il sur Twitter.

Le Washington Post souligne lui que l’électorat potentiel analysé par le sondage Quinnipac est plus «blanc» que celui des dernières élections. Un détail crucial vu la faible popularité de Hillary Clinton chez cet électorat.

Ces mêmes électeurs blancs pourraient aussi expliquer l’avance de Bernie Sanders par rapport à sa rivale démocrate, selon le Washington Post, qui admet toutefois que Quinnipiac avait vu quasi juste lors des élections de 2012 dès le mois de mai.

Les militaires, eux, donneraient largement leur préférence à Donald Trump face à Hillary Clinton (54% contre 25%), mais plus de 20% préféraient s’abstenir de voter avec cette affiche électorale, selon une enquête du journal spécialisé Military Times.

D’ordinaire prompt à réagir aux sondages positifs, Donald Trump ne l’avait pourtant pas commenté à la mi-journée, préférant revenir avec une pique sur les rumeurs concernant son possible colistier à la présidentielle, après que le sénateur Marco Rubio a déclaré lundi de ne pas être intéressé par ce poste.

«Ce sont seulement ceux à qui on n’a jamais proposé d’être vice-président qui disent aux médias qu’ils ne prendront pas cette place», a-t-il écrit sur Twitter, alors que les rumeurs vont bon train dans un parti républicain en plein désarroi face à l’ascension apparemment imparable du milliardaire.