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Voile: la transat AG2R sourit enfin à Chabagny et Tabarly (Gedimat)

25 avril 2016, 20:34

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Voile: la transat AG2R sourit enfin à Chabagny et Tabarly (Gedimat)

 

Fatigués mais radieux: après 22 jours de mer et un final éblouissant, Thierry Chabagny et Erwan Tabarly ont remporté lundi à Saint-Barthélémy, sur Gedimat, la 13e édition de la transat en double AG2R-La Mondiale, la course où ils avaient démâté et abandonné en 2014.

Lundi vers 07H30 (13H30 en métropole), les voiles grises et rouges de Gedimat ont fait leur apparition dans la rade de Gustavia, la capitale de l’île antillaise de Saint-Barthélémy, avec Generali à ses trousses.

Pendant quelque 45 minutes, les équipages des deux monocoques se sont engagés dans une vraie régate, manoeuvrant au milieu des bateaux au mouillage.

Chabagny et Tabarly conservaient finalement leur première place, qu’ils occupaient depuis vendredi, et franchissaient la ligne d’arrivée à 08H14 sous le soleil matinal antillais (14H14 en métropole).

«Avec Generali, ça s’est joué dans les derniers milles», a analysé Thierry Chabagny, après avoir sabré le champagne et arrosé le public massé sur le quai du port de Gustavia.

Les 48 dernières heures, marquées notamment par la pétole (absence de vent), «ça a été des hauts et des bas psychologiques. Il y avait des moments, on n’y croyait pas», a-t-il confié.

Mais finalement, la victoire s’est jouée lundi matin, Gedimat empanant aux abords de Saint-Barthélémy et quittant un axe sud suivi aussi par Agir Recouvrement pour passer devant Generali, plus au nord.

Une manoeuvre saluée par Francis Le Goff, adjoint à la direction de la course. «Ca montre la lucidité» des deux skippers, malgré la fatigue. C’est Gedimat le patron», avait-il estimé.

'Une revanche pour les vainqueurs'

La victoire prend un goût de revanche pour Chabagny et Tabarly: lors de la précédénte édition de cette transat, en 2014, alors qu’ils faisaient déjà équipe ensemble, ils avaient démâté et abandonné alors qu’ils étaient en tête de la flotte.

«On avait été frustré de ne pas arriver à Saint-Barth», a expliqué Thierry Chabagny. «Avant de gagner, il faut arriver. Là, on a les deux d’un coup, c’est top», a dit le skipper, dont c’était la 7e participation à cette transat.

«Mon sentiment» après cette victoire ? «Un sentiment de bonheur», a-t-il ajouté, les yeux cernés après avoir passé près de trente heures sans dormir tant la course était serrée.

«Heureux, heureux, heureux», a dit simplement, tout sourire, Erwan Tabarly. «Il m’aura fallu huit participations pour gagner. Ce n’est pas une course facile, il fallait aller la chercher».

Quant à Nicolas Lunven, il avouait ne pas être «du tout déçu. Finir deuxième (avec Gildas Mahé sur Generali), c’est quand même super».

Après des milliers de kilomètres parcourus depuis le 3 avril, au départ de Concarneau, cinq monocoques franchissaient la ligne d’arrivée en 44 minutes.

Après Gedimat et Generali, Adrien Hardy et Vincent Biarnes s’octroyaient la troisième place sur Agir Recouvrement, quelque 28 minutes après les premiers.

Suivaient Bretagne CMB Performance, du duo Sébastien Simon/Xavier Macaire, avec un retard de 40 minutes environ sur Gedimat.

Cercle Vert se classait cinquième, Gildas Morvan et Alexis Loison accusant un retard de 44 minutes environ sur les premiers.

Un long suspense aura accompagné cette édition, personne n’osant parier sur le nom du vainqueur, même 24 heures avant l’arrivée.

La course aura aussi été marquée par le pari des vainqueurs, qui ont choisi une route très au sud --la plus au sud de toutes les éditions de cette transat-- pour aller chercher les alizés.

Pour ce faire, ils auront parcouru au total plus de 4.930 milles (plus de 9.100 kilomètres) soit quelque 1.000 milles de plus par rapport à la route la plus courte.

Les monocoques Figaro Bénéteau 2 de 10,10 m de long, tous rigoureusement identiques pour tous les concurrents, s’amarrent désormais le long des quais de Gustavia.

Le prochain, Artemis, des Anglais Sam Matson et Robin Elsey, est attendu lundi en fin de matinée (heure locale).

Sur les quinze qui ont pris le départ, il manquera en fin de semaine Skipper Macif de Yoann Richomme et Charlie Dalin qui ont démâté quelques jours après le départ.