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Boeing sommé de réparer en urgence des 787 après un incident en vol

24 avril 2016, 07:47

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Boeing sommé de réparer en urgence des 787 après un incident en vol

 

Les autorités américaines ont enjoint à Boeing d’effectuer une modification «urgente» sur des moteurs General Electric (GE) équipant des appareils 787, qui sont susceptibles de s’arrêter en plein vol.

Ce problème est distinct de celui qui avait cloué au sol pendant plusieurs mois en 2013 l’ensemble de la flotte de cet avion de nouvelle génération en matériaux composites.

Le 29 janvier, un des deux moteurs d’un 787 de Japan Airlines, de modèle GEnx-1B PIP 2, s’est arrêté soudainement alors que l’avion volait à 20.000 pieds (6.096 mètres) d’altitude.

L’équipage n’est pas parvenu à le relancer mais l’avion a pu se poser avec un seul moteur, une version plus ancienne du GEnx-1B, le PIP 1, quelques minutes après l’incident.

«L’éventualité d’une panne en plein vol des deux moteurs (ndlr: sur les 787 équipés uniquemement du modèle PIP 2) pour le même problème est une question de sécurité urgente», souligne la FAA.

Cette consigne de la FAA, qui n’a autorité que sur des compagnies aériennes américaines, concerne 43 avions aux Etats-Unis. Mais 175 appareils 787 appartenant à 29 compagnies aériennes sont affectés à travers le monde, selon Boeing.

Elle s’applique aux moteurs de modèle GEnx-1B PIP 2 équipant le 787, précise la FAA. La modification doit être effectuée d’ici septembre, a précisé à l’AFP Rick Kennedy, un porte-parole de GE, qui fabrique ces moteurs.

Quarante avions affectés ont déjà été réparés, a indiqué à l’AFP Doug Alder, un porte-parole de l’avionneur, insistant sur le fait que le problème ne survenait qu’en hiver et en basse altitude.

«Boeing et GE ont conduit une enquête conjointe et coopèrent avec la FAA sur une solution pour résoudre complètement le problème», a affirmé M. Alder dans un courriel.

Les deux groupes ont proposé le 1er avril, selon le porte-parole, des actions correctives aux compagnies aériennes concernées. Celles-ci doivent les effectuer dans les 150 jours suivant la notification.

L’enquête sur l’incident de la Japan Airlines a conclu qu’une accumulation de glace dans les aubes a entraîné des frottements ayant endommagé le moteur et provoqué une extinction en vol, selon la FAA.

Nombreux incidents                                        

La modification réclamée par l’autorité fédérale porte sur l’épaisseur du carter de la soufflante et vise à éviter tout frottement.

Le 787, qui coûte au moins 206 millions de dollars l’exemplaire au prix catalogue, est un avion long-courrier de nouvelle génération en matériaux composites, censé être plus économe en kérosène. Il est entré en service fin 2011 avec plus de trois ans de retard sur le programme initial.

Son développement a coûté quelque 50 milliards de dollars à Boeing, selon les calculs d’analystes.

Il a accumulé les déboires techniques. Les incidents les plus sérieux ont eu lieu en janvier 2013 avec deux cas graves de surchauffe de batteries lithium-ion survenus d’abord sur un avion à Boston, puis sur un autre au Japon, qui a contraint un appareil de la compagnie All Nippon Airways d’effectuer un atterrissage d’urgence.

Les 50 exemplaires alors en circulation ont été cloués au sol pendant plus de trois mois.

En 2014 et 2015, des retards chez les fournisseurs de Boeing ont fait exploser les coûts de production du 787, ce qui a plombé les bénéfices du constructeur aéronautique.

En mai 2015, la FAA a porté un nouveau coup à ce long-courrier en demandant aux compagnies aériennes opérant le 787 de procéder à une maintenance régulière des générateurs dont la mise sous tension ininterrompue pouvait entraîner une perte de contrôle de l’appareil en vol. Le problème était dû à un logiciel défectueux.

Les compagnies japonaises ANA Holdings et JAL sont les deux plus gros clients du 787.