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Obama en Allemagne pour rencontrer «son amie» Angela Merkel

24 avril 2016, 07:22

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Obama en Allemagne pour rencontrer «son amie» Angela Merkel

 

Le président américain Barack Obama arrive dimanche en Allemagne pour une visite de deux jours à Hanovre, probablement la dernière sur les terres de «son amie» Angela Merkel, devenue malgré des divergences sa partenaire sans doute la plus respectée en Europe.

«Fier que Angela Merkel soit (son) amie», le président des Etats-Unis n’a pas manqué, à la veille de son cinquième déplacement en Allemagne, d’adresser des louanges à la chancelière allemande, «gardienne de l’Europe» à l’attitude «courageuse» dans la crise migratoire.

«J’ai travaillé avec elle plus longtemps et plus étroitement qu’avec aucun autre dirigeant, et tout au long des années j’ai appris d’elle. Elle incarne beaucoup des qualités d’un dirigeant que j’admire le plus. Elle est guidée à la fois par des intérêts et des valeurs», s’est épanché Barack Obama, à la veille de son arrivée, dans le journal le plus lu d’Allemagne, Bild.

Interlocutrice pour l’Allemagne de Barack Obama tout au long de ses deux mandats à la Maison Blanche, Angela Merkel recevra le président américain dimanche après-midi au château de Herrenhausen à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne, avant d’inaugurer avec lui le salon industriel de la ville, le plus important au monde, dont les Etats-Unis sont cette année le pays partenaire.

Si M. Obama a une relation visiblement plus décontractée et joviale avec un David Cameron, le Premier ministre britannique avec qui il a encore joué au golf samedi près de Londres, son approche politique très analytique est au plus proche de celle d’Angela Merkel. Une relation «cérébrale et sans comparaison», selon des collaborateurs proches.

Le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung qualifie même M. Obama et Mme Merkel d'«âmes soeurs».

Leur relation n’a pourtant pas toujours été un long fleuve tranquille. La crise de l’euro, au cours de laquelle Washington a reproché à Berlin sa rigidité idéologique sur le primat de la discipline budgétaire, et, surtout, la découverte en 2013 des écoutes de l’agence de renseignement américaine NSA réalisées sur le téléphone portable même d’Angela Merkel ont engendré des crispations.

Mais les positions voisines notamment concernant la fermeté à l’égard de Moscou sur l’Ukraine ou sur le nucléaire iranien semblent avoir rapproché à nouveau les deux dirigeants.

Forte popularité

Pour Josef Braml, analyste au Conseil allemand des relations internationales (DGAP), cette proximité est surtout pragmatique.

«L’Allemagne n’est d’aucune utilité militaire pour les Etats-Unis, elle contribue trop peu à l’Otan et agit peu militairement. Là où le pays est pris au sérieux, c’est pour son pouvoir de leadership en Europe et sa puissance économique. Et sur ce point, l’Allemagne n’est pas seulement un partenaire mais aussi un concurrent et c’est pourquoi ils l’espionnent», argumente l’analyste.

Malgré les tensions autour de la NSA, Barack Obama va fouler le sol allemand avec une popularité toujours au plus haut. 84% des Allemands estiment qu’il a fait du bon travail, quand seulement 7% considèrent qu’il a été un mauvais président, selon un sondage publié vendredi par l’institut Emnid.

Alors que le salon industriel de Hanovre est tout à la gloire du «Made in Germany», les dirigeants américain et allemand devraient profiter de ce public de chefs d’entreprises -- totalement acquis à cette cause -- pour promouvoir l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

La ministre américaine du Commerce Penny Pritzker a indiqué dimanche dans la presse allemande que Washington voulait «un accord cette année».

Les négociations de cet accord désigné par les acronymes TTIP ou Tafta font toutefois du sur-place, et le projet est de plus en plus contesté par les opinions tant aux Etats-Unis qu’en Europe. En Allemagne, une manifestation d’opposants a rassemblé samedi à Hanovre plusieurs dizaines de milliers de personnes.

A en croire l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, citant des sources à la chancellerie allemande, le président français François Hollande refuse de parler du TTIP lors d’une rencontre à cinq organisée par la chancelière lundi à Hanovre avec, outre M. Obama, les dirigeants italien et britannique. Il aurait fait valoir que le sujet était actuellement trop impopulaire en France, selon le magazine.

Avant cette réunion, qui clôturera son périple, M. Obama doit prononcer lundi un discours attendu sur sa vision des relations transatlantiques.