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C1 - Real Madrid: Zidane découvre les risques du métier

7 avril 2016, 18:43

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C1 - Real Madrid: Zidane découvre les risques du métier

De sauveur à fautif en quatre jours: encensé après un clasico réussi, Zinédine Zidane a découvert les mauvais côtés du métier d'entraîneur du Real Madrid mercredi à Wolfsburg (2-0) et risque l'accident industriel mardi prochain en quart retour de Ligue des champions.

Absentéisme des cadres                            

Tout s'est passé comme si le Real, trop heureux d'avoir battu pour l'honneur le FC Barcelone au Camp Nou (2-1) samedi en Liga, avait baissé d'un ton physiquement et mentalement. «C'est un résultat qui fait mal et auquel nous ne nous attendions pas», a reconnu Zidane.

Le technicien français a pointé un problème d'«intensité» de la part de son équipe, incapable d'accélérer après les deux buts de Wolfsburg.

«C'est peut-être un problème physique. Débuter le match était compliqué. Mais ce n'était pas un excès de confiance», a assuré Zidane.

Pour autant, la plupart de ses cadres n'ont pas répondu présent, comme si battre Wolfsburg, novice à ce stade des quarts de finale, allait de soi pour le grand Real, 10 fois sacré en C1.

Le capitaine Sergio Ramos? Pas dans son assiette et souvent pris de vitesse. Le latéral gauche Marcelo, vice-capitaine? Plusieurs actions brûlantes se sont développées dans son dos. La star Cristiano Ronaldo, meilleur buteur de cette Ligue des champions (13 buts)? Il a raté ses trois plus grosses opportunités...

Erreurs de gestion

La presse espagnole avait été élogieuse envers «ZZ» après le clasico. Mais jeudi, les médias madrilènes se montraient beaucoup plus critiques: «L'enthousiasme soulevé au Camp Nou est parti en fumée», a écrit dans un éditorial Alfredo Relaño, directeur du quotidien sportif As.

Il est notamment reproché au Français son choix d'aligner le latéral droit brésilien Danilo, qui a vécu un calvaire derrière, plutôt que Dani Carvajal, très bon au Camp Nou. Et après la première période catastrophique du Real, Zidane n'a pas réussi à peser sur le cours du match.

L'entrée de Jesé à la place de Karim Benzema, touché à un genou, a apporté moins de contrôle dans l'entrejeu. Et la sortie de l'indispensable Luka Modric n'a rien arrangé. «Il fallait faire un changement et cela n'a pas fonctionné», a reconnu Zidane, jugeant sa responsabilité «totale».

Déficits structurels

Dans cette saison en dents de scie, le Real paie peut-être certaines failles structurelles avec lesquelles Zidane doit composer.

Son effectif est par exemple démuni d'un deuxième avant-centre de métier ou d'un deuxième latéral gauche pour pallier les absences de Benzema et Marcelo. 

Quant à certains joueurs offensifs recrutés à prix d'or, comme James Rodriguez ou Isco, ils se montrent mécontents d'être remplaçants et sont loin de donner leur meilleur rendement lorsqu'ils sortent du banc. Bref, le modèle des transferts «Galactiques» pèse sur le Real. 

Et une élimination avant même le dernier carré, une première depuis 2010, serait synonyme de deuxième saison consécutive sans titre majeur. Ce qui mettrait sous pression le président Florentino Pérez, chahuté plusieurs fois cette saison par les «socios» (supporteurs-actionnaires). 

Statistiques favorables

Evidemment, malgré l'ampleur du score, le Real garde encore des chances de qualification au match retour au stade Santiago-Bernabeu.

La «Maison blanche» se raccrochera forcément à son histoire, riche en remontées fantastiques, avec notamment l'«esprit de Juanito», fameux joueur merengue des années 1980. «Quatre-vingt dix minutes au Bernabeu sont très longues», avait lancé un jour à ses adversaires le bouillant attaquant, décédé en 1992 dans un accident de la route.

Selon le quotidien Marca, le Real a réussi à renverser 8 fois sur 11 un score de deux buts ou plus concédé à l'extérieur en compétition européenne.

D'où l'appel lancé au public madrilène. «Entendre rugir le Bernabeu en impose et mardi nous en avons plus que jamais besoin. Nous jouons notre saison», a lancé Sergio Ramos.

Zidane, lui, risquera également très gros mardi au stade Bernabeu. Mais cela fait partie intégrante de son nouveau métier d'entraîneur du Real Madrid.