Publicité

A Prague aussi, les chats brisent la glace aux cafés

24 mars 2016, 18:36

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

A Prague aussi, les chats brisent la glace aux cafés

 

Nox renifle avec curiosité une tasse de café viennois nappé de crème fouettée et un gâteau au chocolat. Puis il saute de la table pour se poser confortablement, en ce début d’après-midi, sur les genoux d’une jeune cliente du plus ancien café à chats de Prague.

L’imposant matou noir est l’un des huit félins recueillis par «Kockafe» («kocka» signifie «chat» en tchèque) en provenance d’un foyer pour animaux, afin d’aider les clients à se détendre.

«Des chats émane du calme, leur ronronnement est très agréable à écouter. Les gens les aiment, tout simplement», assure Jana Parizkova, guide touristique âgée de 25 ans, qui a ouvert ce bistrot dans la capitale tchèque avec sa mère et sa soeur.

Selon elle, le ronronnement des félins représente une excellente façon de «briser la glace» entre les gens.

«Les chats savent parfaitement rassembler les gens: les clients qui ne se connaissent pas les uns les autres ont tout à coup des choses à se dire, c’est génial», se réjouit Jana, entourée de chats qui sautillent sur le comptoir ou traînent près de la fenêtre.

Déjà très populaires au Japon, à Taiwan et dans d’autres pays d’Asie et d’Europe, les cafés à chats connaissent actuellement un grand essor en République tchèque. Depuis l’été 2014, une douzaine d’établissements du genre ont surgi dans ce pays membre de l’UE qui compte 10,5 millions d’habitants.

«Nous avons ouvert, ma femme et moi, ce café il y a un an. Nous avions alors sept chats à la maison, aujourd’hui nous en avons neuf», dit de son côté Ivan Herak, un ancien manageur qui gère l’un des quatre cafés à chats pragois.

A la différence de Mme Parizkova, il élève des chats marbrés britanniques: «Je préfère les chats qui aiment être caressés et qui n’ont pas peur des gens», explique à l’AFP M. Herak, berçant un matou nommé «Chéri», qui porte un collier à clochette.

- Repas de chats ? -

Contrairement à M. Herak, Jana Parizkova a recueilli aussi plusieurs chats errants dont un chaton qu’elle a trouvé tout près de son café, le jour de son ouverture. Les clients du café peuvent d’ailleurs adopter un félin de «Kockafe» et l’emporter chez eux.

«A vrai dire, le café n’est pas un endroit tout à fait idéal pour les chats. C’est pourquoi nous avons pris ceux du refuge, car leur expérience est si terrible qu’ils trouvent leur vie actuelle au bistrot assez bien», plaisante-t-elle.

Jana admet qu’il est parfois difficile de trouver des chats appropriés pour ce mode de vie. Les félins doivent «se détendre complètement» pour se sentir bien au milieu du brouhaha de «Kockafe».

La jeune baby-sitter Karolina Brabcova a adopté à «Kockafe» un chaton, alors que son amie étudiante, Lucie Kubrova, qui a un chat à la maison, fréquente ce café pour savourer son atmosphère unique.

«Les chats rendent cet endroit plus agréable. Les gens ne viennent pas ici pour avaler une tasse de café en vitesse avant de repartir. Ils passent plus de temps ici, pour jouer avec les chats, bavarder...», estime Lucie Kubrova, devant une pizza généreuse, ostensiblement ignorée par Nox et ses pairs.

Selon M. Herak, quatre clients sur cinq qui fréquentent son café ont déjà un chat à la maison. «Ce sont les amoureux des chats. Ils savent que les chats seront sur la table et inspecteront leur assiette, mais ça ne les gêne pas du tout», dit-il.

Mme Parizkova, elle, souligne que son café est même fréquenté par des gens allergiques aux chats: «Ils souhaitent vérifier s’ils sont vraiment allergiques et si c’est le cas, ils veulent câliner nos chats un petit peu, pour repartir avant qu’ils ne commencent à suffoquer», raconte-t-elle.

Mais il y a aussi ceux qui n’apprécient pas trop l’idée d’un mélange entre le café et les félins, rappelle M. Herak.

«Lorsque nous avons ouvert notre café, une dame nous a demandé si nous offrions bien des plats à base de la viande de chat. Pas mal, non?», s’amuse-t-il.