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Dopage/Athlétisme: l'IAAF maintient la pression sur la Russie

11 mars 2016, 22:20

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Dopage/Athlétisme: l'IAAF maintient la pression sur la Russie

La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a annoncé vendredi le maintien de la suspension pour ses nombreuses infractions au règlement antidopage de la Russie, qui sera fixée en mai sur la participation de ses athlètes aux JO de Rio.

Certes, la Russie a fait des «progrès considérables» depuis sa suspension en novembre, mais un travail significatif reste à accomplir pour remplir les critères d'une réhabilitation», a estimé Rune Andersen, chef de l'unité chargée d'instruire le dossier pour l'IAAF, devant les membres du Conseil réunis à Monaco.

En conséquence, l'organe décisionnaire de la fédération présidée par Sebastian Coe a décidé de prolonger la sanction envers l'athlétisme russe, interdit d'envoyer ses athlètes dans les compétitions internationales ou de prétendre en organiser. 

Mais la porte du Brésil n'est pas totalement fermée pour les athlètes russes. Le conseil de l'IAAF a en effet décidé de se réunir en session extraordinaire en mai afin d'entendre les nouvelles évaluations de Rune Andersen et ses quatre collègues.

«Vous pouvez en conclure que la décision (sur la réhabilitation de la Russie) sera prise à ce moment-là», a indiqué Sebastian Coe devant la presse. 

Pas une surprise

«Mon boulot n'est pas d'envoyer le plus d'athlètes possible aux jeux Olympiques», a poursuivi l'ancien patron des JO de Londres. «Le boulot du Conseil est d'être sûr que les athlètes qui iront aux JO soient propres et évoluent dans des systèmes basés sur l'intégrité.»

«Rien n'était joué aujourd'hui», a encore déclaré Lord Coe, qui s'est dit «satisfait» des premières avancées de la Russie, même s'il reste «encore des progrès à accomplir» avant de «finalement prendre une décision.»

La Russie avait été bannie en novembre à la suite de la publication retentissante du rapport d'une Commission indépendante de l'Agence Mondiale antidopage (AMA) qui faisait état de dopage organisé et soutenu jusqu'au sommet de l'Etat, ainsi que de faits de corruption. 

Seule une conformité totale aux règles antidopage de l'AMA et de l'IAAF pourrait permettre à la Russie de rentrer dans le rang. «Je ne vois aucun obstacle insurmontable qui pourrait empêcher de clore ce dossier en mai» en réhabilitant la Russie, a réagi dans la foulée le ministre russe des Sports Vitali Moutko.

Cette décision de l'IAAF n'est en rien une surprise. Mercredi, Dick Pound, ancien président de l'AMA et auteur du rapport indépendant sur la Russie, avait chargé la barque russe en comparant les efforts faits depuis novembre à une «réorganisation des chaises longues sur le pont du Titanic».

Très sceptique envers une participation de l'athlétisme russe à Rio, Dick Pound s'est trouvé conforté par le nouveau documentaire de la chaîne allemande ARD attestant de la poursuite des pratiques illicites en matière de dopage, en dépit de la suspension et des menaces de non participation aux Jeux. 

Cinq pays dans le rouge

La Russie n'a pas été la seule à en prendre pour son grade vendredi à Monaco. Le Conseil de l'IAAF a en effet également averti cinq pays au programme antidopage jugé nettement insuffisant: le Maroc, l'Ukraine, le Belarus, l'Ethiopie et le Kenya sont touchés «à différents degrés», a estimé Sebastian Coe, précisant par exemple que le Maroc et l'Ethiopie devaient revoir en profondeur et «de toute urgence» leur programme pour notamment y introduire plus de tests, pendant et hors compétitions.

Le Kenya, l'Ukraine et le Belarus ont quant à eux été placés sous surveillance par l'IAAF, dans l'obligation, selon Coe, de «renforcer» leur programme antidopage. 

Le Kenya avait déjà fait l'objet d'un avertissement de la part de l'IAAF le 10 février, Coe ayant assuré qu'il n'hésiterait pas à l'exclure des JO de Rio si le pays ne se mettait pas en conformité avec les règles antidopage. L'AMA lui a laissé jusqu'au 5 avril. 

«Il n'y a pas de sanctions immédiates, il s'agit juste d'un sérieux rappel à l'ordre», a précisé Coe. 

Comme pour la Russie, la route de Rio n'est dégagée pour aucun des contrevenants.