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Anse-la-Raie, cette plage oubliée…

28 février 2016, 15:28

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Anse-la-Raie, cette plage oubliée…

Seenarain Ramjuttun, appelé «Bhai» par son entourage, ne reconnaît plus la plage publique d’Anse-la-Raie qu’il fréquente depuis son enfance. Aujourd’hui, dit-il, rares sont ceux qui viennent se détendre ou pique-niquer en ce lieu pourtant bien apprécié autrefois. En cause, un manque d’entretien et de sécurité.

«Et pourquoi les gens viendraient-ils ici ?» se demande Bhai face à une plage désertée.«Simin la kase, terin la mem pena enn nivo, dimoun kapav tombe kan marse», déplore notre interlocuteur qui vit à Anse-la-Raie depuis 52 ans. Il a le sentiment que cela fait plus d’une décennie que les autorités ont oublié cette plage, malgré la construction de grands hôtels aux alentours. A cause d’un problème d’érosion, le sable sur la plage d’Anse-la-Raie s’amenuise et l’eau est polluée par quantité d’ordures.

À côté de la plage, se trouve le Youth Centre du village, qui tombe sous la responsabilité du ministère de la Jeunesse et des sports. Or, la structure a des airs de bâtiment fantôme. D’ailleurs, Bhai nous confie que la plupart du temps, ce centre est fermé, ajoutant que les habitants de Calodyne et de Saint-François – des localités proches – n’y ont pas accès. «Komien fwa nou inn ekrir minister pou fer aktivite isi me zame zot inn reponn», soutient Bhai qui est aussi un travailleur social. Interrogé sur cet état de choses, un officier du ministère a déclaré qu’aucune activité n’est organisée au Youth Centre pour le moment parce qu’il est en rénovation.

Bhai nous montre ensuite une partie de la plage où les dévots se recueillent à l’occasion des fêtes religieuses et qu’il a lui-même pris l’initiative de nettoyer. Pour ce faire, celui qui est jardinier de profession vient sur place tous les après-midi et a même commencé à planter afin de combattre l’érosion.

Activités louches

Par ailleurs, notre interlocuteur souligne que le problème d’entretien n’est pas le seul auquel la plage et ses environs sont exposés. En effet, à quelques mètres de là, l’on peut apercevoir un bâtiment colonial dans une forêt et un peu plus loin encore, une autre construction en piteux état. En désignant celui-là, l’homme explique que «sa ti apel sa kampman gouvernman. Avan, ti ena presidan ek bann lezot etranze ki ti pe vinn la».

Le lieu paraît inaccessible, vu la clôture qui l’entoure mais à notre surprise, Bhai nous montre un endroit où cette dernière a été enfoncée par des personnes mal intentionnées. Et de laisser entendre, à ce point, qu’étant donné son état d’abandon, l’emplacement constitue un repère de choix pour les drogués et pour ceux s’adonnant à d’autres activités louches. «Sa pe vinn enn gran danze ek lotorite pa pe pran kont», insiste Bhai. Fréquentant lui-même la plage au quotidien, il a plusieurs fois vu, dit-il, des individus d’allure suspecte se rendre dans ces constructions.

Inquiet de l’insécurité qui règne à la plage publique d’Anse-la-Raie et souhaitant que celle-ci retrouve son attrait d’antan, Bhai lance un appel aux autorités: «Nou pe dimann lotorite pran kont bann batiman la ek refer nou laplaz gagn so bote

Seenarain Ramjuttun, dit Bhai, travailleur social,
souhaite que la plage d'Anse-la-Raie retrouve sa splendeur d'antan.