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Syrie: le CICR «alarmé» par la situation à Alep

19 février 2016, 20:42

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Syrie: le CICR «alarmé» par la situation à Alep

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit vendredi «profondément alarmé» par la situation dans la province septentrionale d'Alep, où les combats ont jeté sur les routes des dizaines de milliers de Syriens.

Dans le même temps, Amnesty International a qualifié «d'épouvantable» la décision de la Turquie de ne laisser entrer sur son sol que quelques civils grièvement blessés.

Le CICR s'est dit «profondément alarmé par la situation dans la région d'Alep, où les combats s'intensifient, où les hôpitaux et le personnel de santé sont visés, où les habitants n'ont ni eau, ni électricité et où plus de 70.000 personnes ont fui leur maison».

«Les infrastructures de base sont terriblement endommagées, aggravant considérablement la situation de la population, avec un nombre de déplacés qui s'accroît chaque jour», a assuré la chef de la délégation en Syrie Marianne Gasser.

Les forces gouvernementales, appuyées par l'aviation russe, ont lancé début février une offensive d'envergure qui leur a permis de reprendre des territoires au nord de la ville d'Alep.

Ces avancées ont abouti à l'encerclement de rebelles et de quelque 300.000 civils dans les quartiers est d'Alep et poussé à l'exode des dizaines de milliers d'habitants des régions au nord de la ville.

Dans le même temps, les forces kurdes et leurs alliés ont eux aussi avancé face aux rebelles dans le nord de la province, ce qui a conduit à une riposte des forces turques, qui refusent de voir les autonomistes kurdes syriens à leur frontière.

Le CICR a pressé toutes les parties d'éviter les attaques contre des installations médicales et les infrastructures civiles.

Pour sa part, Amnesty International a critiqué la Turquie, l'accusant de refuser l'entrée aux déplacés syriens, dont certains, blessés, ont un besoin urgent de soins.

L'ONG affirme aussi que les forces de sécurité turques ont tiré et blessé des civils qui, «par désespoir», tentaient de traverser la frontière illégalement.

Amnesty a encore déploré le fait que la Turquie «ne laisse entrer que des personnes gravement blessées (...) tandis que toutes les autres qui fuient la violence sont laissées sans protection», qualifiant cette sélection d'«épouvantable».

L'ONG insiste pour qu'Ankara laisse ses frontières ouvertes, appelant la communauté internationale à accroître l'appui à la Turquie et aux autres pays voisins de la Syrie qui accueillent des réfugiés.

Ankara affirme avoir accueilli 2,6 millions de réfugiés syriens.