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Bazar: «Trop chers les légumes!»

16 février 2016, 10:00

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Bazar: «Trop chers les légumes!»

Les récentes pluies torrentielles ont été bénéfiques à nos réservoirs mais les prix des légumes ont inévitablement flambé. Par exemple, au marché central de Port-Louis, le prix de la pomme d’amour a atteint la barre de Rs 100 alors qu’il tourne normalement autour de Rs 50. Le coût des carottes, des courgettes, des piments ou encore des laitues ont, eux, connu une hausse de Rs 10.

Selon les marchands, les prix grimperont davantage dans les jours, voire les semaines, à venir lorsque le stock des légumes sauvés de justesse sera épuisé. Et ce, au grand dam des consommateurs, qui avaient déjà souffert d’une hausse de prix suite à la chaleur de janvier.

 

 

Certains planteurs ont perdu la totalité de leurs récoltes, comme ici dans le Nord. 

La réponse du ministère attendue

 

Les agriculteurs se prennent également le chou. Le mauvais temps de la semaine dernière a eu un impact sur leurs plantations et si, pour l’instant, les légumes écoulés sur le marché sont puisés des réserves, cette situation ne devrait pas durer longtemps. D’où leur appel au ministère de l’Agro-industrie. Mais la réponse se fait attendre…

Les petits planteurs ont été les premiers à se manifester. Ils ont envoyé hier, lundi 15 février par le biais de la Small Planters’ Association (SPA), des propositions pour la mise sur pied d’un plan d’aide aux planteurs. Parmi leurs propositions, une compensation mensuelle de Rs 5 000 pendant trois mois à ceux qui ont perdu la totalité de leurs plantations. «On espère obtenir une réponse du ministère avant jeudi car une grande réunion avec les planteurs est prévue vendredi afin que l’on puisse communiquer la décision du ministère», dit-on à la SPA.

Hassenji Auleear, qui a une plantation de légumes d’une superficie de plus de deux arpents dans le Nord, souligne que «pour une plantation d’un arpent, il faut un investissement d’environ Rs 100 000 et il y a des planteurs qui ont perdu la totalité de leurs plantations et de leurs investissements». Pour lui, il est pour l’instant, difficile d’évaluer les pertes à la suite des grosses pluies car ses légumes ont été affectés à différents degrés et qu’il arrive souvent que certains légumes ne pourrissent qu’au bout d’une semaine.

200 tonnes à importer

La firme SKC Surat a fait une demande au ministère de l’Agro-industrie afin de pouvoir importer de toute urgence. «Les prix évoluent déjà sur le marché et certains produits sont encore disponibles mais la situation va empirer surtout avec le carême», dit Suren Surat, Managing Director du groupe.

«Nous avons fait une demande et attendons la réponse du ministère», indique-t-il. Le groupe prévoit d'importer 20 à 25 produits dont la carotte,le chou, le thym, le persil, la coriandre, le pâtisson et la courgette d’ici la fin du mois. Ces légumes et herbes fines proviendront de l’Afrique du Sud ou encore de l’Égypte. Le distributeur estime, d’autre part, qu’il faudra importer entre 150 et 200 tonnes ds légumes.

Du côté du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI), on est pourtant moins alarmiste. Une source du ministère de l’Agro-industrie fait ressortir qu’il faudra peut-être importer mais pas dans l’immédiat. «Le FAREI doit refaire un état des lieux pour être sûr que l’importation est nécessaire», ajoute-t-on.

Quant à l’aide aux planteurs, au ministère de l’Agro-industrie on souligne qu’il existe déjà un plan de solidarité pour les planteurs mais cette compensation est attribuée à ceux qui ont perdu plus de 50 % de leurs plantations uniquement. «Un rapport préliminaire a été soumis. Il faut à présent attendre le rapport final pour mieux évaluer les dégâts et la compensation.»