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Libéré vendredi: Bidianand Jhurry raconte ses jours en prison

8 février 2016, 19:28

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 Libéré vendredi: Bidianand Jhurry raconte ses jours en prison

 

Bidianand Jhurry, syndicaliste et ancien président du Sugar Industry Labour Welfare Fund, est rentré chez lui le vendredi 5 février après avoir passé cinq mois aux prisons de Beau-Bassin et de Richelieu. Il avait, au départ, écopé de neuf mois de prison en appel, mais sa peine a été réduite pour bonne conduite.

Nous l’avons rencontré chez lui, à Beaux-Songes, le dimanche 7 février. Que retient-il de ces mois passés en prison?

C’est, dit-il, «une mauvaise expérience» qu’il n’oubliera jamais. Bidianand Jhurry avait été écroué pour «making use of office for gratification whilst being a public official» en vertu du Prevention of Corruption Act (PoCA). Président du Sugar Industry Labour Welfare Fund en 2005, il était accusé d’avoir favorisé cinq de ses proches pour l’obtention d’un emploi au sein de cet organisme. «Je n’ai jamais volé, ni n’ai pris de pots-de-vin, ma faute était simplement d’avoir offert un emploi à 139 personnes de toutes les circonscriptions dont trois étaient de la famille Jhurry. Mais je l’accepte et je garde confiance en la justice mauricienne», confie le syndicaliste.

Bidianand Jhurry, qui dit avoir lutté pendant 40 années pour que le syndicalisme soit reconnu, avoue avoir reçu un coup de massue lors du jugement. En cellule à la New Wing de Beau-Bassin, il avait toutes les peines du monde à s’habituer à sa nouvelle condition.

Repas infect

Le repas, avoue-t-il, était infect. «Ceux qui vous disent qu’en prison, les détenus sont bien nourris, mentent. Premie zour, mo’nn gagn enn gro bol blé, dé bout dipin imid ek brinzel ladan.»

Les gardes-chiourmes lui disaient qu’il était dans la même cellule que celle où Harish Boodhoo et Dev Hurnam avaient purgé leur peine. Une semaine à peine passée à Beau-Bassin, il est transféré à la prison de Richelieu. Et pour meubler son temps, il propose des cours aux détenus. «Laba ti pli korek. Sertin bann déténi ki mo ti pé édé dan zot ledikkasion inn pasé», lance Bidianand Jhurry avec fierté.

Mais, une fois seul dans sa cellule, il ne cesse de penser à ses proches. «Pa ti fasil ditou. Moral mo fami ti pe fatigé. Dan mo lavi, 13 fwa mo’nn rant dan prizon pou lalit sindikal me zamé finn arivé ki mo res osi lontan», ajoute Bidianand Jhurry.

Aujourd’hui, en homme libre, il se dit prêt à entamer les prochains jours qui viennent avec sérénité. Et compte reprendre un emploi.