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Assange: un comité de l'ONU appelle à mettre fin à sa «détention arbitraire»

5 février 2016, 15:21

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Assange: un comité de l'ONU appelle à mettre fin à sa «détention arbitraire»

Un comité de l'Onu a appelé vendredi à mettre fin à la «détention arbitraire» du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, confiné depuis plus de trois ans dans l'ambassade d'Equateur à Londres.

Mais un porte-parole du gouvernement britannique a immédiatement rejeté l'avis de ce comité, qui n'est pas contraignant, laissant ainsi entendre qu'il serait arrêté s'il mettait un pied hors de l'ambassade.

Julian Assange a été «arbitrairement détenu par la Suède et le Royaume-Uni depuis son arrestation à Londres le 7 décembre 2010», a jugé un groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire, dans des conclusions rendues publiques à Genève.

Le comité appelle «les autorités suédoises et britanniques» à «mettre fin à sa détention» et à respecter le droit du fondateur de WikiLeaks à être «indemnisé».

Interviewé par la radio française France Inter juste avant l'annonce officielle de l'ONU, l'Australien âgé de 44 ans a déclaré que, fort de cet avis, il comptait «demander immédiatement la restitution de (s)on passeport pour regagner (s)a liberté de mouvement».

«Cela ne change rien. Nous rejetons catégoriquement l'affirmation selon laquelle Julian Assange est victime d'une détention arbitraire», a répliqué un porte-parole du gouvernement britannique.

«Le Royaume-Uni a déjà dit clairement aux Nations unies qu'il contesterait formellement l'opinion de ce groupe de travail», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Dès jeudi, la Suède avait annoncé la teneur de cet avis, réponse à une plainte de WikiLeaks déposée contre la Suède et le Royaume-Uni sur ses conditions de séjour forcé dans l'ambassade d'Equateur.

«Aucune incidence formelle sur l'enquête»

Le parquet suédois, chargé de l'enquête sur des accusations de viol lancées par une Suédoise en 2010 contre Assange, avait alors souligné que la décision du comité n'aurait «aucune incidence formelle sur l'enquête préliminaire en cours dans le cadre de la loi suédoise».

Le fondateur de Wikileaks avait lui annoncé qu'en cas d'avis défavorable, il sortirait de l'ambassade «vendredi à midi pour être arrêté par la police britannique» mais qu'en cas de victoire, il attendait «la restitution immédiate de mon passeport et la fin de toute nouvelle tentative de m'arrêter».

Il doit à présent donner une conférence de presse à 12H00 GMT à Londres.

«Julian et ses avocats seront présents pour parler de la décision et de ses ramifications pour WikiLeaks, la Suède et le Royaume-Uni», selon un communiqué de WikiLeaks.

Cependant, il a multiplié précédemment les apparitions à des conférences en intervenant par vidéo-conférence et pourrait une nouvelle fois faire ce choix.

#Sunshine4Julian

Pour l'avocat belge de M. Assange, Christophe Marchand, interrogé par l'AFP, le Royaume-Uni, tout comme la Suède, doit «respecter la décision du groupe de travail basée sur la convention de l'ONU sur les droits civils et politiques» et «avoir à coeur de libérer Assange».

Le groupe de piratage informatique des Anonymous a relayé sur les réseaux sociaux un appel à se rassembler à 13H00 GMT devant l'ambassade équatorienne pour appeler à la libération du militant, avec le hashtag #Sunshine4Julian (du soleil pour Julian).

L'Équateur, qui lui a accordé l'asile politique en août 2012, lui a garanti la poursuite d'un soutien sans faille.

Personnage controversé, défenseur héroïque des libertés pour ses fans, égocentrique en mal d'attention pour ses détracteurs, Julian Assange nie le viol dont on l'accuse.

Les magistrats suédois ont émis contre lui un mandat d'arrêt européen et souhaitent l'entendre à l'ambassade d'Équateur, dont il n'est pas sorti depuis juin 2012.

Julien Assange refuse de se rendre en Suède de peur d'être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks, en 2010, de 500.000 documents classés secret défense sur l'Irak et l'Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques.

La principale source des documents publiés, le soldat américain Bradley Manning (devenu Chelsea), a été condamné à 35 ans de prison pour espionnage.