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Meurtre de Stacey Henrisson: «C’est un crime de sang-froid», dit Me Mehdi Manrakhan

4 février 2016, 23:59

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Meurtre de Stacey Henrisson: «C’est un crime de sang-froid», dit Me Mehdi Manrakhan

Le procès intenté à Jayraj Sookur pour le meurtre de Stacey Henrisson entame sa dernière ligne droite. Les plaidoiries ont débuté ce jeudi 4 février. Se lançant en premier, Me Mehdi Manrakhan, Principal State Counsel, a été catégorique : c’est un «crime de sang-froid» et «calculé». «Elle a été tuée comme si sa vie ne valait rien. Tout ce qui comptait, c’était son argent.»

Selon Me Mehdi Manrakhan, Jayraj Sookur était la seule personne à avoir un motif pour tuer la jeune fille. En l’occurrence, accaparer l’héritage qu’elle avait reçu de son père Wills Henrisson. Pour appuyer ses dires, l’avocat de la poursuite a fait ressortir que des meubles de Wills Henrisson avaient été retrouvés dans le salon de massage de l’accusé. Il a également indiqué que ce dernier avait dilapidé l’argent que sa belle-fille avait reçu de l’assurance de son père et qu’il convoitait sa propriété.

Me Mehdi Manrakhan est, par ailleurs, revenu sur les preuves qu’ont apportées les officiers du Forensic Science Laboratory. Notamment la présence des cheveux de Jayraj Sookur, retrouvés sur la couverture utilisée pour couvrir le cadavre de Stacey Henrisson, ou encore son sang et son sperme. Sans compter le chewing-gum et le sang de la victime retrouvés sur un drap.

Évoquant les allégations de brutalités policières faites par l’accusé, Me Mehdi Manrakhan les a balayées d’un revers de la main. Il s’est, dans la foulée, dit «indigné» que Jayraj Sookur ait brandi la carte communale pour expliquer les brutalités policières dont il aurait été victime. «C’est le désespoir à son paroxysme. Malgré tous ses efforts, il n’est pas parvenu à verser une larme. Et il n’a pas parlé des événements du 5 mai (NdlR : le jour où Stacey Henrisson est morte).»

Béatrice Rouillon-Sookur n’a, elle aussi, pas été épargnée par l’avocat de la poursuite. Selon Me Mehdi Manrakhan, elle «n’était pas une mère exemplaire». Au contraire, a-t-il insisté, elle est «moralement coupable de ce qui est arrivé à sa fille».

L’avocat de la défense, Me Avineshwur Raj Dayal, s’est, quant à lui, demandé pourquoi personne n’a rien fait si Stacey Henrisson était vraiment en danger, comme l’a confié sa voisine Lisette. Il a aussi attiré l’attention sur le fait que la police n’a jamais prélevé l’ADN de Bhavick Ramful et de Clude Henrisson, l’assistant et le frère de Wills Henrisson respectivement. Sachant que Jayraj Sookur avait, dit-il, allégué qu’ils avaient participé au meurtre de sa belle-fille.

Par ailleurs, Me Avineshwur Raj Dayal a laissé entendre que ce n’était peut-être pas le corps de Stacey Henrisson. «The face cannot be distinguished», a-t-il indiqué. D’autant plus que le Dr Monvoisin n’a pas vu la cicatrice sous le menton de la victime lors de l’autopsie, a-t-il souligné. Et d’ajouter que c’est juste grâce à l’appareil dentaire de Stacey qu’elle a pu être identifiée. Qui plus est, la guitare et la peluche de l’adolescente n’ont jamais été retrouvées. «Are you satisfied that it is Stacey Henrisson?» a-t-il demandé aux membres du jury.

L’avocat de la défense a également attiré l’attention sur le fait que certains objets appartenant à Stacey Henrisson ont été retrouvés chez le chauffeur Ramdassen Tany. «Items were found at Tany’s place.» Et puis, a fait valoir Me Avineshwur Raj Dayal, les témoignages ne sont que des on-dit. Il n’y a pas de preuves à l’appui, a-t-il insisté.

Le juge fera son summing up ce vendredi 5 février.