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Sacs en plastique: licenciement massif chez les petits fabricants

6 janvier 2016, 19:55

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Sacs en plastique: licenciement massif chez les petits fabricants

 

Plus de 50 personnes mises à la porte. C’est une des conséquences de l’interdiction des sacs en plastique en ce début d’année. Pas moins de cinq petites entreprises ont dû remercier la majorité de leur personnel fin décembre. «Comment payer nos employés quand on n’a pas de commande ? Le gouvernement exige qu’on imprime des spécificités sur les sacs en plastique. Pour cela, il nous faut avoir une imprimante, ce qu’on n’en a pas», confient les employeurs.

Ces derniers estiment que le gouvernement aurait dû leur accorder une période moratoire : «C’est faux de dire qu’on a été prévenu depuis le début de l’année. Ce n’est que le 4 décembre que le gouvernement est venu de l’avant avec des précisions», font-ils ressortir.

Chandradeo Choolye était le propriétaire de Universal Plast. Cette entreprise, opérationnelle depuis 2001, a définitivement fermé ses portes à la mi-décembre. Résultat: six employés sur le pavé. «Je ne pourrai pas installer l’imprimerie car mon entreprise se trouve dans une zone résidentielle. L’odeur du thinner va déranger le voisinage», explique Chandradeo Choolye. Il est d’avis que l’État aurait dû compenser les petites entreprises comme la sienne. Car si «on est bien d’accord que le plastique pollue, on bannit les sacs mais on persiste à utiliser des bouteilles».

«Maintenant, on a peur d’investir» 

Ved Ramlall a, lui, licencié 15 de ses 17 employés. Il avait lancé son entreprise à son domicile en 2004. Aujourd’hui, Ved Plastics occupe une superficie de 4 000 pieds carrés. «Maintenant, on a peur d’investir», confie-t-il. Il envisage d’importer des produits pas trop chers pour pouvoir faire bouillir la marmite et assurer l’éducation de ses trois enfants.

Farhad Aukin, lui, a dû se séparer de 20 de ses 35 employés. «Sagrin mem mé ki pou fer ? Kouma pou kouver fré pou pay zot ?» lance le propriétaire de B.N Aukin Co. Ltd. Il n’est même pas sûr de pouvoir retenir les employés restants. «L’imprimante coûtera autour de Rs 2 millions. Puis, avec les fournisseurs de matières premières en France qui ne reprennent le travail qu’à la mi-janvier, la reprise des activités va tarder», explique-t-il.

À la tête d’une entreprise située à Pamplemousses, Devi a licencié sept de ses dix employés. «Les ventes ont baissé drastiquement. Comment financer l’achat de l’imprimante qui va nous permettre de continuer nos activités ?»

De son côté, Abdool Raheman Peerbocus, le propriétaire d’Excellent Plastic, lancée en 1992, a dû licencier six de ses treize employés. «Ki pou prodwir la ? J’ai investi Rs 2 millions dans un appareil pour la fabrication de non-woven bags et voilà que j’apprends que ceux-ci sont interdis», déplore-t-il.