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Compensation : Lutchmeenaraidoo «impressionné» par le geste du secteur privé, les syndicalistes non

8 décembre 2015, 20:00

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Compensation : Lutchmeenaraidoo «impressionné» par le geste du secteur privé, les syndicalistes non

C’était une des images du jour.  Le large sourire de Vishnu Lutchmeenaraidoo au moment d’échanger une chaude poignée de main avec Raj Makoond avant que le ministre des finances ne lui dise : «Kado Noël sa ! Mersi ! Mersi !».

Le Directeur de Business Mauritius venait de lui remettre la position du secteur privé – accorder Rs 100 de plus à ceux qui touchent moins de Rs 10,000 par mois – qui allait par la suite être entérinée par le conseil des ministres.  

Deux heures plus tard, le ministre des finances a commenté ce geste du secteur privé. «Je leur avais demandé de me faire une proposition pour ceux au bas de l’échelle. Là, ils m’ont impressionné», a-t-il lancé. Vishnu Lutchmeenaraidoo explique pourquoi : «ne regardez pas ces chiffres de Rs 250 et Rs 150 en isolation.  Cela va coûter Rs 1.5 milliard au secteur privé. Le gouvernement devra, lui, débourser Rs 290 millions pour financer cette compensation.»  

UNE MINI-VICTOIRE

À force d’avancer les chiffres, Vishnu Lutchmenaraidoo en donne un que les syndicats retournent contre lui.  Le ministre des finances révèle que 56.5 % des travailleurs du privé percevront une compensation de Rs 250.

«Cela veut dire que 56.5 % des travailleurs du privé gagnent moins que Rs 10,000 par mois.  Ce chiffre nous allons le brandir en temps et lieu»,  réagit Reaz Chuttoo de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé. Même s’il concède que les intentions sont bonnes, pour lui, ces Rs 100 de plus sont plus symboliques.  «C’est nettement insuffisant et cela ne réduira pas l’écart entre les riches et les pauvres du secteur privé.»

Ashok Subron, négociateur syndical de la GWF et de CSG Solidarité est tout aussi virulent. «Nou pa pou laisse bann kapitalis fer seki zot kontan.» Pour lui, c’est une «mini-victoire car le pouvoir d’achat perdu n’est pas récupéré». Par contre, Ashok Subron est satisfait que ce qu’il qualifie «d’indignation du peuple» ait poussé le gouvernement à revoir sa décision prise, vendredi 4 décembre. 

Au final les syndicats acceptent  cette compensation «under protest» et imposent des conditions : que dès l’année prochaine, le salaire minimal soit introduit et la loi du travail amendée.