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MH17: les enquêteurs victimes d'une cyber attaque, la Russie soupçonnée

23 octobre 2015, 20:50

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MH17: les enquêteurs victimes d'une cyber attaque, la Russie soupçonnée

Des pirates informatiques, probablement des "espions russes", ont attaqué les serveurs du Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV) afin d'obtenir le rapport sur le crash du vol MH17 dans l'est de l'Ukraine, ont affirmé des experts vendredi.

L'attaque a été mise en place par le groupe "Operation Pawn Storm", un groupe de piratage informatique à la recherche d'informations politiques et économiques, a affirmé le blog de la société de cyber-sécurité Trend Micro, basée au Japon.

L'attaque a été confirmée par l'OVV : "nous l'avons détectée et nous n'avons aucune preuve qu'elle a réussi", a déclaré à l'AFP une porte-parole du bureau pour la sécurité, Sara Vernooij.

"Je ne peux pas préciser par qui ou comment" l'attaque a été exécutée, a-t-elle ajouté.

Selon Trend Micro, "Opération Pawn Storm" est probablement composée d'"espions russes" et vise depuis "au moins 2007" des institutions gouvernementales et des personnalités publiques.

Ont ainsi été pris pour cibles la Maison Blanche, des opposants russes, des activistes ukrainiens et de nombreux gouvernements européens.

L'enquête sur le piratage d'envergure subi en avril par la chaîne de télévision francophone TV5 Monde s'est également orientée vers ce "groupe de hackers russes".

Le groupe, qui a également visé un groupe médiatique russe lié au Kremlin, "pourrait agir pour le compte de parties impliquées dans le dossier ukrainien ou être simplement un groupe indépendant", selon Trend Micro.

Deux serveurs imitant ceux de l'OVV ont été mis en place les 28 septembre et 14 octobre pour des "attaques d'hameçonnage" - une technique qui vise à récolter les données personnelles, dont des mots de passe, des utilisateurs.

Un "partenaire important" de l'OVV a également été visé, a ajouté le blog, sans donner plus de précisions.

L'enquête internationale sur les causes du crash, coordonnée par l'OVV, a affirmé qu'un missile de type BUK de fabrication russe avait été utilisé le 17 juillet 2014 pour abattre le Boeing 777 de Malaysia Airlines.

L'enquête n'a pas identifié de coupable - ce n'était pas sa tâche - mais le directeur de l'OVV a suggéré que le missile avait été tiré depuis une zone contrôlée par les séparatistes prorusses.

Cette suggestion soutient la théorie avancée notamment par l'Ukraine et les Etats-Unis, à savoir que l'avion a été abattu par les rebelles soutenus par Moscou, mais que le Kremlin rejette fermement, accusant les forces ukrainiennes.

Moscou a mis son veto en juillet au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution qui aurait créé un tribunal spécial pour juger les responsables de la tragédie qui a coûté la vie à 298 personnes, dont une majorité de Néerlandais.