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Adrien Duval: «Ce film ne fait pas justice à mon grand-père»

14 octobre 2015, 20:37

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Adrien Duval: «Ce film ne fait pas justice à mon grand-père»

Pas de happy end pour le film-documentaire d’Alain Gordon-Gentil intitulé Gaëtan Duval, une vie, qui est à l’affiche aux cinémas Star. Alors que le réalisateur avait promis une œuvre «sans concession», la famille bleue, présente en nombre à l’avant-première, vendredi soir, ne voit, quant à elle, pas d’un bon œil le scénario qui lui a été servi.

 

À commencer par Adrien Duval. «C’est une bonne occasion ratée.» Ce qu’il reproche au film ? De passer «beaucoup de temps sur les bagarres raciales. C’est plus un film sur l’histoire politique à travers Gaëtan Duval. Il y a un parti pris sur le fait que Maurice devait devenir indépendant». Le petit-fils de Gaëtan Duval est d’avis qu’il faut «tout remettre dans son contexte». Il se dit d’ailleurs «déçu qu’il y a eu tellement de choses sur ce qu’il n’y avait pas lieu d’être». Pour lui, «ce film ne fait pas justice à Gaëtan Duval».

 

Les Bleus mécontents

 

De son côté, Xavier-Luc Duval, fils du héros du film, n’a pas  souhaité faire de commentaire. Ni Ranjeet Maybadee, plus connu  sous le nom de Baron.  Cela n’empêche que le point de vue adopté par le film ne plairait pas à certains Bleus. On fait valoir que le réalisateur aurait, en partie, été financé par  des fonds récoltés auprès de partisans. Des personnes qui, en retour, ne «s’attendaient pas  que le réalisateur fasse un film à sensation». Cette catégorie de spectateurs pensait voir un film à la gloire du leader historique du parti.

 

Après avoir visionné le documentaire, indique une autre source, «on ne comprend pas que Gaëtan Duval a été leader de l’opposition». Ce film a, selon elle, un «goût de pas assez», car il ne montre pas suffisamment «comment il était au barreau et qui étaient les gens qu’il recevait».

 

Un autre membre en vue de la famille bleue ne digère pas, pour sa part, le fait que le film accorde «autant d’espace à Amédée Darga. Il n’était pas un proche». Dans Gaëtan Duval, une vie, affirme-t-il, l’ancien membre du MMM intervient notamment pour dire que Duval père a «détruit la communauté créole».

 

Plusieurs manquements

 

Et à en croire Mahmad Khodabaccus, le secrétaire général du PMSD, ce documentaire de 90 minutes comporte plusieurs «manquements». Surtout sur la période allant de 1983 à 1988. «Kan Gaëtan dir : ‘Solange amenn mo diary’, sé moman kot tou dimounn gagn travay ek kot komina lis rékilé. Kan tou dimounn  pé manzé bwar personn pa gagn létan pans kominal.» Il est aussi d’avis que le film ne parle pas suffisamment du Festival international de la mer.

 

Azad Dhomun, un proche de Gaëtan Duval, qui apparaît dans le film, estime que l’«editing aurait pu être fait autrement». Il souligne que Gaëtan Duval est celui «qui n’est pas élu aux élections, mais le jour de sa mort, la moitié de la population est dans la rue et l’autre moitié devant sa télé». Selon lui, l’accent n’a pas été assez mis sur les réalisations du tribun : «Le 13e mois, l’African Malagasy Common Organisation, le droit de vote aux Rodriguais

 

Marcel Lindsay Noë aurait, lui, préféré voir «le côté humain. Ce qui est trop ressorti c’est Gaëtan Duval le politicien. Il manque Gaëtan Duval le parlementaire, qui faisait des joutes oratoires avec Harold Walter sur la peine de mort». Ou encore l’épisode où Gaëtan Duval «est allé se battre pour les sans-papiers en France». Il est aussi «un peu déçu d’entendre parler Gaëtan Duval seulement à la fin du film». Ce qui ne l’empêche pas de convenir : «Chaque génie a son côté tordu