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Swahela Joomun: «Maurice, république bananière qui se moque de la justice»

4 octobre 2015, 15:01

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Swahela Joomun: «Maurice, république bananière qui se moque de la justice»

«Maintenant que Liyyakat Polin a brisé l’omerta, je vais utiliser les lois de ce pays pour honorer la mémoire de mon mari.» Swahela Joomun, veuve de Babal Joomun, tué le 26 octobre 1996, a écrit le 2 octobre à Mario Nobin, le commissaire de police. Elle réagit aux récentes interviews de l’ancien membre de l’escadron de la mort.

 

Celui-ci a été libéré le 2 septembre grâce à une remise de peine après avoir passé 15 ans en prison. Il a également déclaré dans l’express, de ce samedi 3 octobre, que l’escadron de la mort n’était pas derrière l’affaire L’Amicale.

 

Swahela Joomun demande à la police d’enquêter sur les anecdotes de ce «dangereux criminel». «Mauritius has earned its reputation as a Banana Republic by making a mockery of its justice system. The moral cowardice of our leaders in the aftermath of Gorah Issac has left an indelible stain on our country. It’s almost as if they wanted to carve their lack of principles in stone for posterity», écrit-elle. Elle dit ne pas vouloir prendre part à ce cinéma et veut que suite soit donnée aux informations qu’elle fournit dans sa lettre. Swahela Joomun y évoque le cover-up dans l’affaire du triple assassinat de la rue Gorah Issac.

 

«D’où proviennent les armes de l’escadron de la mort ?»

 

Elle demande au commissaire de police de répondre à plusieurs questions, notamment :
- Pourquoi Liyyakat Polin n’a-t-il jamais été inculpé pour ses précédents crimes ?

- Dans la mesure où la National Intelligence Unit recensait les activités de l’escadron de la mort, pourquoi les autorités ont-elles fermé les yeux et les oreilles ?

- Qui était au courant de ce groupe ?

- Pourquoi a-t-il été autorisé à «terroriser le pays» ?

- Pourquoi le Prevention of Terrorism Act n’a-t-il jamais été mis en place ?

Et bien d’autres encore sur l’impunité accordée à Liyyakat Polin, sur les armes de l’escadron de la mort, leur provenance, qui les a achetées…

 

«Every victim of injustice deserves to be treated with dignity. Nobody has the right to take away someone’s dignity. Criminals should not be treated like misunderstood heroes. They have to be made accountable for what they did. Those who failed to investigate a crime, any crime, must be associated with the crime», écrit encore Swahela Joomun.