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La rage: sommes-nous à l’abri ?

25 septembre 2015, 12:04

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La rage: sommes-nous à l’abri ?
Chaque année, le 28 septembre est dédié à la lutte mondiale contre la rage, une maladie pouvant être transmise du chien à l’homme avec de graves conséquences pour ce dernier. Qu’en est-il à Maurice?
 
«La rage est une maladie mortelle transmissible à l’homme par la salive d’un animal infecté. Cette maladie n’existe pas à Maurice. Nous n’avons pas recensé de cas de rage depuis des décennies», souligne d’emblée le vétérinaire Sam Narainapoullé. Une chance, souligne-t-il. Car «vu le nombre de chiens errants que nous avons, si la rage devait se déclarer dans l’île, ce serait un drame. Dans certains pays d’Afrique et d’Asie, la rage est toujours dévastatrice». Selon une étude publiée en octobre 2013 par Humane Society International, il y aurait à Maurice entre 55 000 et 60 000 chiens errants.
 
Si la rage n’est pas recensée dans l’île, est-ce pour autant qu’aucune précaution ne doit être prise ? Protection of AnimalsWelfare Society (PAWS) et Saving Our Strays, deux organisations non gouvernementales luttant pour le bien-être de nos animaux, avouent ne pas recommander des précautions spéciales. «À Maurice, nous n’avons pas de cas de rage. De ce fait, il n’y a pas de grandes précautions à prendre. Il y a des chiens agressifs mais ce comportement n’a rien à voir avec un animal enragé,» souligne une représentante de PAWS.
 
Un vaccin contre la rage existe bel et bien mais il est rarement utilisé. «Ce n’est pas une pratique commune à Maurice de faire vacciner son chien contre la rage», souligne le vétérinaire. La précaution doit s’appliquer lors de l’importation ou de l’exportation des chiens. En cas d’importation, l’animal est systématiquement mis en quarantaine. «Une pratique qui est souvent jugée stricte mais qui est justifiable et justifiée. Nous avons également la chance d’être une île. Si nous avions des frontières avec d’autres pays, nous aurions été à risque», précise le Dr Narainapoullé.
 
Les mesures de sécurité sont également strictes à l’exportation d’animaux. «Si une personne décide de se rendre en voyage avec son animal de compagnie dans des pays où sévit la rage, il doit obligatoirement faire vacciner l’animal. De plus, certains pays tels que l’Afrique du Sud exigent également un test sanguin», soutient le Dr Narainapoullé.
 
Dans le cas d’attaque et de morsure de chien à Maurice, le molosse est mis sous surveillance. «L’animal restera sous observation pendant trois à quatre semaines, le temps de voir s’il ne souffre pas de la rage», explique le vétérinaire.
 
Si le fait de savoir que la rage n’existe pas à Maurice est rassurant, est-ce pour autant que nous sommes à l’abri ? Le vétérinaire souligne que le système mis en place n’est pas sans failles. «À mon avis, il conviendrait d’avoir plus de vigilance autour du port. Des animaux malades peuvent se trouver à bord des bateaux et débarquer», avance-t-il.
 
D’autre part, l’importation d’animaux exotiques et l’importation illégale sont des pratiques à risque. L’inconscience de certains peut mettre en péril la santé publique. Il ne faudrait donc pas se croire protégé de la rage et s’endormir sur ses lauriers. Faire vacciner et stériliser son animal sont ainsi conseillés.
 

LA SITUATION DANS LE MONDE

Aux États-Unis chaque année, plus de 40 000 personnes sont vaccinés contre une potentielle exposition à la rage. L’État américain dépenserait autour de $500 millions par an dans sa lutte contre cette maladie. Selon le site CDC Features, il est estimé que plus de 59 000 personnes trouvent la mort chaque année après infection de la rage, soit approximativement un mort toutes les neuf minutes. Le plus grand nombre de décès serait en Afrique et en Asie où 50 % des victimes sont des enfants de moins de 15 ans.
 

COMMENT SE TRANSMET-ELLE ?

La transmission de la rage à l’être humain se fait au contact de la salive d’un animal infecté par morsure, griffure, léchage d’une peau écorchée ou par les muqueuses. Cette maladie affecte essentiellement les mammifères tels que les chiens, chats, singes et chauvesouris. La transmission ne se fait pas d’un humain à l’autre. Les symptômes apparaissent dans un délai variant entre 20 et 60 jours après la contamination. Dans un premier temps, les symptômes ne sont pas spécifiques : fièvre, fatigue et maux de tête. Par la suite, ils s’aggravent pour présenter une inflammation de l’encéphale avec des séquelles irréversibles. Sans compter l’agressivité, les troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma, voire la mort.