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Un ex-député malgache arrêté pour traite humaine : Maurice serait un pays de transit

27 septembre 2015, 13:10

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Un ex-député malgache arrêté pour traite humaine : Maurice serait un pays de transit

Le périple au Moyen Orient d’une centaine de travailleuses a tourné court. Informée de l’existence de femmes en train de remplir des dossiers pour s’envoler en Arabie Saoudite, la police les a cueillies dans une compagnie de recrutement, à Mahazoarivo, hier samedi 26 septembre. Des informations filtrées au compte-gouttes révèlent que les immigrantes transiteraient à Maurice avant de rallier leur destination finale.

 

Ces femmes ont été embarquées à bord d’un camion des Forces d’intervention de la Police avec le gérant de la compagnie en question, lequel est un ex-député. Elles ont été conduites à la brigade criminelle à Anosy où les interrogatoires ont été entamés. Soupçonnant l’ancien parlementaire d’envoyer en catimini des employées dans ces pays à risques en contournant le système, la police ne veut pas lâcher le morceau. Mais Maurice serait un des pays de transit.

 

Pendant que l’ex-parlementaire incriminé a été soumis au feu roulant de questions, l’ancien ministre de la Fonction publique, du Travail et des Lois sociales lors de la Transition, Tabera Randria­manantsoa, s’est présenté aux enquêteurs. «Je leur ai expliqué que c’est la continuité d’un projet d’exportation de main d’oeuvre malgache en partenariat avec le royaume d’Arabie Saoudite», a expliqué l’ancien membre du gouvernement, joint au téléphone.
Tabera Randriamanantsoa affirme que le projet a été mis en œuvre du temps où il était encore ministre.

 

GEL DE L’ENVOI DES OUVRIÈRES EN 2013

 

À l’entendre, l’affiliation des candidates à une compagnie de recrutement était alors l’une des conditions primordiales de l’envoi de travailleuses dans les pays du Golfe, après qu’une faille du système de contrôle des agences de placement, a amené l’État malgache à suspendre de pareilles immigrations en 2013. Après avoir enduré des maltraitances mêlées d’atrocité dans ces pays, des travailleuses y ont laissé la vie.


Tabera Randriamanantsoa a plaidé la cause de son ami ex-député en clamant que ce dernier a fondé une compagnie, pour que les ouvrières intéressées puissent partir en toute légalité et que ce serait seulement l’envoi qui est jusqu’à maintenant suspendu et non le recrutement. La police ne semble pas, quant à elle, l’entendre de cette oreille.

 

Des attroupements suspects aux abords du siège de la compagnie de recrutement, ont mis la puce à l’oreille du Premier Ministre Jean Ravelonarivo, alors qu’il allait rejoindre, cette semaine, le palais de Mahazoarivo. Le chef du gouvernement a du coup mis sur l’affaire son conseiller en sécurité, lequel a ensuite saisi la brigade criminelle. Mercredi 23 septembre, des agents de renseignements ont infiltré les travailleuses. La rafle s’est alors ensuivie.