Publicité

Parama Valaydon, président du conseil d’administration de la SMEDA : L’homme pressé

21 septembre 2015, 10:23

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Parama Valaydon, président du conseil d’administration de la SMEDA : L’homme pressé

Nommé président du conseil d’administration de la Small and Medium Entreprises Authority (SMEDA) depuis 15 jours, Parama Valaydon n’a pas perdu de temps. Il a déjà impulsé la préparation d’un plan d’action avec l’entrée en opération d’une One-Stop Shop qu’il prévoit dès la fin d’octobre. Parama Valaydon déborde d’idées. D’ailleurs, en prévision de sa réunion de conseil d’administration d’hier, il s’est réveillé à 4 heures du matin pour peaufiner son dossier. Il faut dire que l’homme a une solide expérience en PME. Son parcours est éloquent.

 

Il a été parmi les premiers Mauriciens à  étudier l’économie et l’économétrie à la London School of Economics après avoir obtenu une bourse d’études de l’Overseas Financial Assistance Scheme. On est alors en 1970. Issu d’une famille modeste, il doit travailler pour pouvoir vivre à Londres et est embauché par le UK Board of Inland Revenue. Il s’épanouit dans sa filière au contact de grands professeurs comme Amartya Kumar Sen qui reçoit par la suite le prix Nobel de l’économie et sir Peter Walters, devenu plus tard le conseiller économique du Premier ministre Margaret Thatcher.

 

Parama Valaydon obtient au final son Bachelor’s Honours Degree en économie avec spécialité en économétrie. Il regagne le pays en 1974 et est aussitôt embauché comme Investment Officer à la Banque de développement de Maurice. Il va notamment de village en village pour encourager la population à produire et devenir de petits entrepreneurs.

 

En 1979, il prend un poste d’économiste à la Banque Africaine de développement basée en Côte d’Ivoire et ne tarde pas à être nommé Senior Economist puis Principal Economist. Ses rapports techniques font mouche. À tel point que Babacar N’diaye, le président de l’institution, le prend comme conseiller spécial. Il sillonne l’Afrique en compagnie du président et s’implique dans les affaires économiques, l’intégration régionale, les programmes de mobilisation de ressources.

 

Il fait partie d’une équipe chargée d’écrire un livre sur les 25 ans des pays d’Afrique, de 1960 à 1985. Le chapitre qui lui est confié concerne les projections sur les 20 ans à venir. Après avoir visité une cinquantaine de pays d’Afrique, rencontré des personnalités comme François Mitterrand, ancien président français, et Nelson Mandela, ancien président sud-africain, Parama Valaydon revient au pays en 1996.

 

Après trois ans comme chargé de mission à la Commission de l’océan Indien où il se familiarise à la coopération régionale, le ministère de l’Industrie constitue une équipe pour la réalisation d’un Blueprint sur l’avenir du textile à Maurice, secteur fortement érodé par la libé- ralisation et la globalisation. Il est sélectionné pour l’emploi puis est recruté comme Senior Advisor. Il reçoit la médaille de Commander of the Star and Key of the Indian Ocean des mains de sir Anerood Jugnauth lorsque ce dernier passe à la présidence de la République.

 

L’Indian Ocean International Bank fait appel à lui en tant que directeur indépendant et sur ses conseils, cette institution bancaire fait un jumelage avec la State Bank of India. Et de banque locale, l’IOIB qui est plus tard absorbée par la SBI obtient un rayonnement international. Lorsque Parama Valaydon se retire en 2009, il se consacre à sa passion qui est la flûte carnatique et la flûte traversière. Mais n’étant pas homme à rester les bras croisés, il prend de l’emploi comme consultant pour la Banque Asiatique de Développement aux Philippines et consultant pour l’ONUDI et la Banque mondiale aux Comores et en Inde.

 

Ce vice-président de la Mauritius Economic Society, think tank, aurait sans doute continué à jouer les globetrotteurs s’il n’avait pas fait une causerie sur les défis et opportunités pour les PME et au cours de laquelle il est remarqué par le ministre de l’Industrie et du commerce, Sunil Bholah. C’est à partir de là que proposition lui est faite d’être président du conseil d’administration de la SMEDA.

 

Depuis 15 jours qu’il est en poste, il a impulsé la réalisation du plan d’action aligné à la vision 2030 du gouvernement. Ils sont nombreux à douter de l’essor des PME. Lui pas. «Les PME à l’étranger ont été plus market oriented et technology driven que les nôtres. Les PME ont besoin de formation, de nouvelles technologies et de market intelligence.» Son autre priorité est l’informatisation des services de la SMEDA afin de rendre plus visibles les PME et par là même plus performantes.